Sur les traces de ce Bataillon de légende.

Le témoignage de gens qui étaient sur le terrain et qui ont souffert dans leur chair

et dans leur Cœur en voyant au retour le nombre manquant.

Ceux qui ont été prisonniers et ceux qui ne sont jamais revenus.

Je garde en moi la fierté de mon oncle et de ses amis qui ont fait leur devoir.

Le 6 a fait son travail en soldat de métier.

Le fait de voir un Bataillon presque au complet se faire décorer était une première en INDOCHINE

et engendra bien des commentaires défavorables au Bataillon.

 

Mais BIGEARD leur avait dit « Vous ferez des jaloux en ville,

n'en tenez pas compte, soyer au contraire fier d'appartenir au 6. »

Après TU-LE ils démonteront leur valeur d'unité.

 

De gauche à droite: Le 2ème Classe F. LESCA et 1er Classe C. LABBE (Disparu à TU-LE.)

 

 

 

Lieutenant LEBOUDEC
Caporal Piers
Caporal Rivet

 

 

 

J'ai voulu laisser la parole à trois anciens du 6, pour raconter leur Opération.

Caporal PIERS: "A cette époque j'étais au 1er commando de la 12 aux ordres du Lieutenant TRAPP ,

 chef de pièce au fusil mitrailleur, mon tireur habituel Raymond JOYEUX étant malade,

c'est Marius WAGNER le chargeur qui est devenu tireur, il avait les mêmes compétences "

 

Caporal RIVET :" A cette époque j'étais dans la section des armes lourdes aux ordres du Lieutenant CORBINEAU,

artificier et tireur sur mortier de 81 m/m. "

 

Le Général LEBOUDEC avec comme radio mon oncle, le Général a bien voulu me raconter l'opération.

 

Général LEBOUDEC " A cette époque je commandais le 1er commando de la 12ème Compagnie aux ordres du LT TRAPP."

 

 

 

TU-LE n'est qu'un poste située à 180 km de HANOI, tout le territoire de la ZANO

se trouve en Haute Région et comprend les systèmes montagneux qui s'élèvent progressivement

de Sud-Est vers le Nord-Ouest, rejoignent les hauteurs du Yunnam.

Entre le Fleuve Rouge et la Rivière Noire, se dressent des massifs granitiques

dont les sommets atteignent 3.000 mètres . Cette haute masse, au relief très mouvementé,

percée de rares cols assez élevés, est découpée par des vallées étroites et profondes

qui lui donnent un aspect d'enchevêtrement inextricable.

Les rivières sont de véritables torrents encaissés, au cours sinueux, infranchissables aux époques de crues,

qui s'assagissent et s'élargissent cependant de loin en loin dans le bassin plus ou moins important,

aménagés en rizières. Les routes et les pistes, très rares ne quittent les fonds de la vallée que pour

grimper le long des versants au milieu d'une végétation souvent impénétrable.

Une route joint YEN BAY à NGHIA LO et GIA HOI et se prolonge jusqu'à TU-LE d'où une piste

part vers le Nord-Ouest ( CHAPA, PHONG TO, LAI CHAU ),

une autre vers le Sud-Ouest et SON LA, au-delà de la rivière Noire.

TU-LE as un effectif de 70 hommes au poste même,

100 partisans tiennent la région de KHE NANG.

 

Début OCTOBRE,

des contacts de patrouilles ont lieu vers NGHIA LO, CHAPA, GIA HOI.

Puis 2 goums nomades de NGHIA LO et LAI CHAU se heurtent chacun à un Bataillon.

Le 11, le poste de BAN NAM SO, à 48 KM à l'Est de LAI CHAU est attaqué par un Bataillon.

Le 14, CA VINH premier poste sur la route de YEN BAY est attaqué toute la journée et tombe le soir .

On semble donc se trouver en présence d'une attaque partant à la fois de l'Est et du Nord-Ouest,

avec participation du régiment 148 (Régiment Régional de LAO KAY, CAPA).

Il est difficile de savoir où les V.M. vont appliquer le gros de leurs forces, et où ils se contenteront

d'une diversion pour attirer nos unités de réserve générale.

Le 15, les garnisons de plusieurs postes, au Sud -Est de la route NGHIA-LO -YEN NAY se replient sur

BA KHE, QUINH HAI. (Secteur de LAI CHAU se replie vers le Sud-Ouest)

LANG CHIET dans le secteur de SON LA et attaqué à son tour.

Le commandement décide alors de renforcer le point d'appui de TU LE en vue de le tenir.

puis De s'éclairer vers l'Est, d'agir contre les éléments V.M venant de l'Est,

de prendre à revers les éléments menaçants de GIA HOI.

Le commandement prend la décision de faire larguer le 16 au matin.

Et que le chef de Bataillon commandant passera aux ordres du Colonel commandant LAZANO

et prendra sous son commandement les éléments du sous-secteur de NGHIA LO.

 

 

Minuit, le 16 octobre 1952,

 

 

 

" Dès le rassemblement au cantonnement c'est l'effervescence, une opération aéroportée se prépare

dans le moindre détail, armement, munitions, ration, tenue.

Nous étions fébriles, la peur d'avoir oublié quelque choses,

mais aucun état d'âme sur le fait de sauter, au contraire de l'exaltation."

 

"C'était notre première vraie mission nous étions sereins. "

 

 

" J'en étais à mon 2ème séjour donc pas d'excitation particulière,

pour votre oncle cela a dû être différent préparer la radio plus son équipement donc la pression."

" La mission de votre oncle était simple me suivre au plus près et être à l'écoute en permanence

il devait juger si cela pouvait être intéressant pour moi"

 

 

BIGEARD, se rend au P.C  DUCOURNEAU pour prendre les ordres :

1) Couvrir les itinéraires en direction de SON LA et de THAN UYEN.

2) Etablir la liaison avec GIA HOI.

3) S'éclairer en direction de LANG CHANG,

pour pouvoir intervenir soit vers GIA HOI soit vers LANG CHANG

pour agir éventuellement sur les lignes de communications de l'adversaire entre le Fleuve Rouge et NGHIA LO.

Le Bataillon, qui n'était pas en alerte aérienne est rassemblé à 21 heures le 15 Octobre, et commence sa préparation.

 

 

 

 

 

Bigeard fixe le briefing le 16 à 5H30

Au P.C, de l'autre côté de la route, en face des bâtiments de la troupe, BIGEARD se rend dans son bureau.

Les commandants de compagnies sont déjà là.

 

 

 

En premier lieu : LEROY de la 11, TRAPP de la 12,

de l'autre côté du bureau se trouve :

MAGNILLAT de la 6,

DE WILDE de la 26, et à l'écart, ELISE et PORCHER,

Les deux sous-officiers du P.C. règlent les derniers détails de l'opération.

Bref regard de BIGEARD sur les ordres d'opérations,

Mouvement du menton vers la carte, son outil préféré:

" Une menace pèse sur le pays thaï, des indications permettent à nos services de renseignements d'affirmer

que deux divisions régulières vietminh sont en mouvement en direction de NGHIA- LO. "

" Le Bataillon est désigné pour sauter ce matin sur TU-LE, à 40 Kms au nord-ouest de NGHIA- LO.

TU-LE se trouve dans une cuvette au confluent des vallées qui montent de la rivière noire

et du fleuve rouge, à mi-chemin des deux fleuves"

"La mission du Bataillon est vague.

Elle dépendra essentiellement de la tournure des événements

Pour l'instant, nous devrons chercher le contact, éclairer Le terrain et percer les intentions ennemies. "

"Nous sauterons en deux rotations.

La première en cours de matinée avec la 11e LEROY, et la 6e CIP de MAGNILLAT . 

Trois heures plus tard, la seconde vague avec la 12e TRAPP, et la 26e CIP DEWILDE." 

 

BIGEARD sautera avec le P.C dans l'avion de tête.

“ Rendez-vous au terrain de BACH MAI à 5h30."

 

Ordre de largage:

AVION DU P.C. - Décollage 10h45 - Largage 11h45.

1er Vague - Décollage 11h30 - Largage 12h30.

2ème Vague- Décollage 15h25 - Largage 16h40.

Matériel- jusqu'à 18h00.

 

Le reste de la nuit va se passer à former les sections,

Boucler les sacs et à percevoir et répartir armes et munitions, puis à attendre sous les ailes des avions.

Ceux de la 11éme compagnie du Capitaine LEROY et de la 6ème C.I.P. du Lieutenant MAGNILLAT .

Et le reste des compagnies vers 15 Heures .

 

Vue générale de la position tenue par le 6.

 

 

 

"Nous sautons en Haute Région c'est tout ce que je savais de la mission,

les caporaux n'assistaient pas à la réunion des gradés avant le départ. Une fois sur place nous en avons appris.

un peu plus et après il n'y avait plus besoin d'explications."

"Pour ma part je n'avais aucune idée de l'endroit je ne l'ai appris que dans l'avion.

Dans l'avion nous étions une vingtaine donc le Lt CORBINEAU. "

 

"Pour votre oncle, il savait l'endroit et la mission, dans l'avion il était avec moi."

 

 

 

10 Heures : Le ciel s'éclaircir .

10 Heures 15: Embarquement .

10 Heures 45: Décollage de la première vague.

 

La première vague s'est envolée vers l'Ouest, elle survole le delta puis franchit la rivière noire,

Elle commence à escalader les premiers contreforts de la HAUTE REGION de crêtes en sommets.

 

Les dakotas ont brusquement basculé vers une dépression parsemée de pitons herbus,

Et au fond du qu'elle se trouve une petite rivière tourmentée.

 

 

 

"Le temps était très beau, le saut parfait, mais quand j'ai vu sous moi la D.Z. j'ai été inquiet. J'avais peur de me blesser à l'atterrissage,

car vu le temps de vol il était facile de comprendre que nous étions loin du séminaire."

"L'atterrissage !. Il n'y avait qu'un trou rempli d'eau et de vase et ce fut pour moi !. Je me suis enfoncé jusqu'aux aisselles

et c'est les copains qui m'ont sorti de là, j'ai dû me plonger dans le cours d'eau pour me nettoyer."

" TRAPP m'a vu trempé il m'a toisé en me disant cela vous amuse de vous baigner ?. Bref cela commençait bien."

 

" Le saut s'est bien passé sans problème, lors du saut j'avais sur le ventre dans un sac de campeur les fusées

de mortier si une balle touche le sac cela aurait fait un joli feu d'artifice."

 

" La compagnie va sauter en premier vers 14h00, GUY a sauté derrière moi le saut s'est bien passé."

 

 

 

12 Heures:

Les paras touchent durement le sol, roulent se dégrafent, ils sont arrivés.

Installation en trois points d'appui dont 2 couvrants le poste en direction du Nord et Nord-Ouest.

 

17 Heures :

La deuxième vague prend contact avec le sol.

Le Lieutenant TRAPP remonte la file de la 12 compagnie égrenée le long de l'ancienne piste d'aviation.

Il se rend au P.C de Bruno visible au loin avec ses antennes de postes de radio.

Pour l'instant Bruno fait le bilan du saut.

Aucune casse a signalé juste quelques contusions.

Bruno installe le 6 de la manière suivante :

LEROY et la 11e compagnie iront s'installer sur les pitons jumeaux

au Sud de la piste, à l'entrée Sud-Est de la cuvette.

Sa position se trouve à un peu plus de douze cents mètres de là et culmine,

A 840 mètres de la piste de NGHIA-LO et de TU-LE.

 

 

La côte 876 tenue par la 12.

 

 

 

 

 

 

TRAPP et la 12ème compagnie occuperont la côte 876 au Nord du poste.

Sa position surplombe la plaine, et forme une sorte de dos de chameaux au bord d'un pic.

C'est une masse de broussailles et de calcaire au milieu de la rizière.

 

 

 

" Une de nos missions données était de fournir un appui de feu sur le P.C qui sera installé en bas du poste .

Nous avons pris position sur le bord du piton où nous avons creusé autant que faire se peut des positions de combat arment tournées vers le bas."

" Ton oncle était sur ma droite mais aucun contact direct avec lui. "

" Une fois arrivés au sol ont c'est regroupé, puis direction un piton situé au centre de TU-LE juste à coté du poste de TU-LE."

 

" Aussitôt au sol il m'a rejoint le combiné à l'oreille à l'écoute, nous avons rejoint le commandant de compagnie.

et BRUNO nous donne le piton de la côte 876. "

 

 

 

 

Au centre le poste de Tu Lê occupé par le PC, la CCB et la 26 CIP.

 

 

 

A moins de 1 km,

DE WILDE et la 26e C.I.P.

prendront position autour du P.C, sur les pentes du poste en protection rapprochée.

Au Sud-Ouest de l'autre côte de la rizière.

BERNARD et la 6e C.I.P, prendront position au Sud de la cuvette sur les deux mamelons.

Le P.C. sera renforcé par les armes lourdes.

BRUNO : “ Creusez un emplacement enterré mais qu'ils fassent du travail sérieux ,

je préfère la sueur au sang."

La couverture éloignée est réalisée :

Dans la direction de l'Est par les partisans de BAN LAN LANG,

dans la direction du N.O. par les postes de PING HO et PING GAI.

Dans la direction de l'Ouest par les 10 partisans de KHAO PHA.

 

 

 

" Une fois en place, nous avons réglé des tirs d'appuis sur les flancs du poste, guidé par les gens en bas qui demandaient

les réglages par radios et le Srgt MALACLET nous donnaient les consignes de tir."

"Une fois établis-nous avons planté des jalons de manière à pouvoir tirer dans la nuit."

"Nous passons la nuit à améliorer au maximum la position de combat, nous n'avons pas dormi tout au plus sommeillé"

" Nous étions placés en hauteur qui domine la vallée, une fois installé nous avons effectué les réglages des mortiers."

 

" Votre oncle a participé avec le reste de la compagnie aux corvées monter les ribards prépare les emplacements."

 

 

 

17 OCTOBRE 1952,

 

 

Emplacement et Briques des constructions en dur du poste.

 

 

 

 

 

 

" Au jour le temps est clair et nous recevons une fournée de barbelée et de munitions."

 

" Puis l'attente qui va durer une partie de la nuit et la journée du 17."

 

" La soirée du 16, la nuit, puis la journée du 17 se passe à améliorer nos défenses.

Puis pour votre oncle l'attente avec moi et l'écoute..."

 

 

La journée du 17 Octobre n'apporte aucune mauvaise nouvelle aux compagnies de Bruno.

La nuit a été calme, si l'on peut considérer comme reposant le travail de termites auquel se sont livrés les hommes,

dont la plupart n'ont pas officiellement dormi depuis le réveil du 16 à quatre heures du matin.

La Poursuite des travaux, se passe ainsi, dans l'attente des ordres

Qui ne viendront pas !

De SON-LA, le Colonel LAJOIX ne peut qu'inviter BIGEARD à la vigilance.

Quant aux patrouilles qui ont pris contact avec le poste de GIA HOI ?

Elle ne signale aucune activité ennemie particulière.

 

 

 

 

 

 

" En regardant vers le bas ma pièce occupait l'extrémité gauche du dispositif c'était un emplacement de choix puisque

à 20 mètres plus bas le piton formait un à pic impossible à gravir.

Et ton oncle était sur ma droite mais aucun contact direct avec lui."

 

 

 

La couverture éloignée est renforcée par les effectifs autochtones du poste.

Contact radio est pris avec GIA HOI et NGHIA LO.

Une patrouille de supplétifs est envoyée en liaison à GIA HOI .

La 11ème Compagnie s'installe à l'Est de la NAM PANG.

 

Nuit du 17 Octobre et 18 Octobre :

 

Le ciel s'illumine à l'Est de l'autre côté de la montagne,

C'est NGHIA-LO distant de 25 km qui fait feu de toutes ses armes.

 

 

 

 

 

 

" Nous n'avons pas de contact, NGHIA-LO est attaqué dans la nuit, personne ne nous dit rien mais le bruit des explosions

et les lueurs que nous voyons à l'horizon nous renseignent."

" J'étais avec le Lt CORBINEAU qui nous tenait au courant de la situation."

 

"La nuit du 17 aurait dû nous permettre de prendre un peu de repos car les préparatifs de saut nous avaient privés

de sommeil les deux nuits précédentes, mais dès la nuit tombée,

nous avons entendu le déclenchement d'une bataille dans la direction de Nghia Lo. A 25 km de là."

" C'était un vrai déluge de feu, toute la nuit fut dès lors consacré aux écoutes radios pour saisir l'évolution de la situation."

 

 

18 Octobre 1952,

 

Des patrouilles à l'Est de TU LE décèlent des infiltrations sur la piste de GIA-HOI, SON-LA, HANOI ne répondent pas.

 

 

 

 

Au matin,

la 11ème Compagnie effectue une reconnaissance en direction de BAN LAN LANG

 

10 Heures:

Les partisans placés sur la piste de GIA HOI

ayant décelé des infiltrations V.M. au Sud-est de la cote 923, rentrent à TU LE.

 

 

 

"Le matraquage ne cessa que vers dix heures. Peu après, la radio nous apprit

que les 350 Hommes de la garnison venaient de succomber sous le nombre, après 16 heures de combat,

finissant au corps-à-corps, à un contre dix."

 

 

 

17 Heures 30:

Le poste de GIA HOI signale des rebelles au Sud-Est du poste.

Message d'Hanoi : GIA-HOI est tombé, garnison anéantie.

18 Heures:

LAJOIX envoie un message à BRUNO et lui donne le commandement de tous les postes du dispositif.

 

21 Heures:

L'ordre d'évacuer GIA HOI, donné par les F.T.N.V., est transmis à GIA HOI.

A la même heure, à peu près les F.T.N.V. Donnent l'ordre d'évacuer TU LE.

Bigeard estime qu'une évacuation en pleine nuit présente des difficultés sérieuses et que, d'autre part,

il faut d'abord recueillir les éléments repliés de GIA HOI et de LANG CHANG

 

Désormais seul face à ses responsabilités,

BIGEARD réunit ses commandants de compagnie et leur résume la situation...

"Le corps de Bataille viet est à moins de 30 km par la piste.

Il n'est pas question d'engager le combat, mais de sauver

tout ce qui peut être sauvé et de ramener le Bataillon...

Des éléments de reconnaissance vietminh ont déjà été décelés

entre le poste de GAI HOI et nous.

Je viens de donner ordre à ce poste, ainsi qu'à celui de

LANG CHANG, de se replier sur TU LE, mais par la montagne...

Nous les attendrons, à mon avis, le gros de Viets ne sera pas sur nous avant

vingt-quatre heures on aura le temps de décrocher, sans doute demain soir.

HANOI " P.C de LINARES.”

Donne l'ordre à GIA HOI et détachement LANG-CHANG de se replier sur BRUNO.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

" Installés sur notre piton il y a un pic devant nous et personne ne peut arriver jusqu'à nous.

nous attendons, nous n'avons aucun contact avec les autres,

TRAPP et PRIGENT sont plus hauts dans un trou rectangulaire, eux sont sûrement au courant,

mais en dehors des consignes directes nous ne savon rien de ce qui est en train de se dérouler."

 

"Dans la nuit du 18 au 19, les Viets étaient repérés à 2 km du poste

et des mouvements étaient aperçus sur les hauteurs environnantes."

 

22 heures:

Les éléments de PING GAI établissent le contact avec les rebelles et se replient

vers TU LE.

 

23 Heures:

Des éléments venant de GIA HOI, qui marchent en s'éclairant avec des torches,

arrivent à TULE ils n'ont pas été inquiétés.

 

 

19 Octobre 1952,

 

Toute la journée les conditions météo interdisent l'intervention de l'aviation.

 

Dès l'aube,  

BRUNO envoie MAGNILLAT (indicatif Bernard) et sa compagnie en direction de GIA HOI

pour aider la garnison qui se replie sur le 6éme.

JACKY de Bernard:

«  Démontage de l'embuscade vers 6 heures. »

"Reçu, Bernard. "

Toute la nuit, l'écho des montagnes a répercuté le roulement incessant du tonnerre,

loin au Sud-Ouest du coté NGIALO-LO .

 

Le col de sortie de la cuvette de Tu Lê, tenue par la compagnie Magnillat.

 

 

 

 

La Bataille est engagée.

Jusqu'au matin, le canon a tonné.

Les avions ont bombardé, à la lueur des Lucioles dont les reflets mordorés

s'accrochaient aux nuages, visibles de loin.

Depuis l'aube le silence est revenu.

 

6 Heures:

FERRARI fait lever ses guetteurs.

Le 3e commando tient le col de KAO PHA sur les arrières.

Point de passage en cas de repli.

 

8 Heures :

Le commando FERRARI a fait la jonction avec La 6e C.I.P. de MAGNILLAT .

MAGNILLAT, informe FERRARI que le poste est tombé cette nuit,

et a reçu l'ordre de se replier sur eux, et qu'ils doivent aller à leur rencontre.

 

La piste qui va de NGHIA-LO à TU-LE en passant par GIA HOI arrive ici,

à 4 km au Sud-Est de la position.

C'est là que va s'installer le 6ème C.I.P.

Le commando en dispositif  d'embuscade au bord de la piste.

En arrière de FERRARI, le 2e commando du S/Lieutenant ROUX.

 

 

 

 

 

 

 

MIDI:

Depuis deux heures,

FERRARI et son commando ont pris position au débouché d'une petite cuvette

qui s'élargit au sortir de la gorge menant à GIA HOI .

1 km au Sud-Ouest, la vallée est silencieuse et vide.

 

La 6ème C.I.P. parvient au sommet d'un col situé à 6 km à l'Est de TU-LE.

Il se poste en recueil sur un petit mamelon qui lui assure des vues lointaines

et se place de part et d'autre de la piste à 300 mètres en interception.

Tapis, les éclaireurs repèrent alors à la jumelle une dizaine d'hommes qui se déplacent

lentement au loin, dans une vaste plaine sèche.

S'agit-il d'amis qui se replient depuis GIA HOÏ, malgré l'ordre

d'éviter la piste principale? De civils qui fuient?

" Méfiant je dispose ma compagnie en un éventail.

Les sections qui se sont faufilées dans les hautes herbes, sont invincibles à vingt mètres.

Une longue attente commence...

Le petit groupe progresse toujours dans la plaine, sans se presser.

Il n'est plus guère qu'à un Kilométre, il n'est pas possible d'identifier les tenues."

 

15 Heures:

Le chef de pièce mortier, Caporal FARAUD d'un geste montre le lointain

Effectivement, c'est toute une colonne qui, désormais, se profile :

Plus de doute possible, ce sont les Viets, et en masse, a découvert, sûrs d'eux

(C'est le régiment 88, unité de tête de la division d'assaut 312.)

L'ordre est donné au Le S/Lt FERRARI d'accrocher le groupe viet de tête et faire des prisonniers.

Le S/Lt FERRARI et six de ses voltigeurs se coulent dans les lacets du col,

camouflés par les broussailles.

 

JACKY de BERNARD:

« Au-dessus de vous, en face. A peu près à 1 km de votre position,

une dizaine de Viets ont débouché de la vallée, venant de GIA HOI .

Ils vont dans votre direction. "

Le S/Lt FERRARI a disposé sa section en retrait de façon

à surprendre l'ennemi sans être détecté trop tôt.

En renfort, il a reçu l'équipe du canon de 57 sans recul.

 

 

De minutes en minutes,

BERNARD transmet au S/Lt FERRARI les informations sur le groupe ennemi.

“ Ils se sont arrêtés, Ils ne se méfient pas. Ils ont l'air fatigués.”

Tous les hommes de la section, guettent le bruit des pas du groupe qui a repris la piste.

 

JACKY de BERNARD:

" Ils sont à trois cents mètres.

Vous allez les voir déboucher dans trois, quatre minutes."

" BERNARD prêt. "

 

JACKY de BERNARD:

"Attention... oh ! attendez !

Il y a du nouveau, maintenant les Viets débouchent par paquets

il y a au moins trois compagnies sur la piste ceux-là sont sérieux."

BIGEARD intervient sur la radio .

 

BERNARD de BRUNO:

"Il s'agit à coup sûr de l'avant-garde Qui a attaqué NGHIA-LO et GIA HOI ! repliez-vous sur TU-LE." 

JACKY :

" Vous allez bloquer la piste pour permettre à la compagnie de redescendre des collines et de décrocher."

" Bien reçu… "

 

“ Je décide d'agir sans prévenir mon P.C. Je sais que les Viêts sont constamment

à l'écoute sur les postes 300...

Inutile de révéler la présence du Bataillon para."

Déception : Les éclaireurs adverses s'arrêtent en bas de la pente et, tranquillement

assis sur un talus herbeux, attente la colonne.

Rageur, le S/Lt FERRARI rejoint sa position initiale...

et l'attente se poursuit.

 

16 Heures 30:

La compagnie Viêt de tête est engagée dans les lacets,

200 mètres sous le col, la mitrailleuse et les dix fusils-mitrailleurs

ouvrent le feu dans la même seconde.

 

 

" Le silence règne il n'y a plus un bruit et ça c'est inquiétant. De notre position nous ne voyons rien,

mais cela veut dire que les viêts ne savent pas où nous sommes."

" MALACLET vient me trouver et me demande de tenir ma pièce prête

à exécuter les tirs repérés pendant le jour."

"Tout à coup en bas tout s'embrase les tirs nourris. Il est quelle heure aucune idée ?"

" Le silence pendant l'attente aucune angoisse ou impatience L'ensemble de la compagnie était sereine

et soudain le Lt CORBINEAU nous donne l'ordre d'ouvrir le feu et que les viêts sont présent mais je n'es aucun contact direct

avec les viêts, la compagnie d'armes lourdes n'avait jamais de contact direct avec l'ennemi."

 

 

 

La fusillade est générale.

Toute la tension de la section s'est brisée d'un coup et se libère, en courtes rafales rageuses.

La compagnie viêt se débande, éclate dans les rizières sèches.

Le mortier de 60 et le canon de 57 aboient à leur tour.

Sur plus d'un kilomètre la colonne Viêt se débande,

Les obus explosent au milieu de cette fourmilière, des corps restent affalés un peu partout...

 

 

 

" Le SRGT MALACLET donne l'ordre de tirer sans dicontinué, nous ouvrons les feu,

les pourvoyeurs ont du mal à fournir."

"La pièce qui devient si chaude que les cartouches éclatent dans la chambre de tir."

" Bientôt ce sont les cartouches qui manquent, je vais voir TRAPP pour rendre compte

et lui dit que je crois pouvoir récupérer l'unité de feu que nous avons enterré, allez-y et faites attention à vous."

 

JACKY de BERNARD:

“  Bien joué il y a pas mal de casse en face.

Votre intervention perturbe manifestement les viêts."

Elle ne les trouble pas longtemps.

Les bo-dois ont été entraînés à réagir rapidement.

Repartent à l'assaut, mais sont stoppés une nouvelle fois, par les obus de mortiers de 60

qui tombent drus sur le gros de l'ennemi.

 

JACKY de BERNARD:

“  Méfiez-vous: D'autres viêts sont arrivés dans la plaine et ils commencent à manoeuvre par le haut! »

Cela était prévisible.

Dans l'impossibilité de déboucher par la piste, les viêts essaient par les crêtes qui ne sont pas tenues.

Après une minute d'un feu d'enfer,

Le S/Lt FERRARI doit manœuvrer en souplesse pour décrocher sans casse.

C'est l'instant le plus délicat de la manœuvre,

celui qui consiste à donner l'illusion de rester sur place, tout en se repliant.

 

 

 

" Seuls les commentaires transmis par la radio nous font savoir l'efficacité de notre travail,

nous changeons plusieurs fois de jalons, les amis à qui ne nous avions emprunté la pièce vient la récupérer

en disant " Ils arrivent" notre pièce a refroidie et nous reprenons nos tirs au profit du poste en bas."

 

 

La 6ème C.I.P. en moins d'une heure rejoignent le poste de TU-LE

Qu'ils atteignent avant la nuit.

 

BIGEARD, alerté par les explosions lointaines, se fait immédiatement rendre compte

“ Montez prendre vos sacs sur votre piton, puis allez-vous installer

pour la nuit au petit col, au sorti de la cuvette... ouvrez l'œil, c'est notre porte de repli"

 

 

Le Général de LINARES qui survole avec son Beaver

écoute le compte rendu  de BIGEARD.

“Vous êtes en première ligne. Je vous laisse le soin de décider.

Vous avez l'autorisation de décrocher, votre mission est caduque.

Maintenant nous savons que les viets mènent des offensifs vers la rivière noire.”

 

BIGEARD :

“Mais GIA HOI ?

La garnison du petit poste a pris la brousse à la tombée de la nuit précédente.

Si nous ne les attendons pas, les partisans et les tirailleurs seront perdus...”

de LINARES :

“Je sais, à vous de choisir si vous jugez bon de sauver votre Bataillon, je le comprendrai.”

BIGEARD:

“  Mon général, il ne sera pas dit que je n'aurai pas tout tenté pour récupérer les hommes de GIA HOI .

 

Jusqu'à la tombé du jour"

de LINARES: 

“ Repliez-vous aussitôt...”

BIGEARD:

“Je verrai ce que je peux faire”.

BIGEARD n'a pas pris sa décision sans en mesurer les conséquences.

 

Par radio BRUNO, a alerté ses commandants de compagnie :

“Tenue allégée. Sacs bouclés.

Tenez-vous prêts à décrocher sur préavis de cinq minutes.

Dès que les gens de GIA HOI seront arrivés, nous rentrons.”

Sur la carte, il a déjà prévu son itinéraire, le seul une piste qui serpente à mi-pente, vers le sud.

et qui rejoint la rivière noire, 150 km plus bas,

par les postes de MUONG CHEN et  de BAN IT ONG.

 

 

 

Le col de sortie de la cuvette de Tu Lê vu depuis les contreforts du massif de Khao Pha.

 

 

 

BRUNO convoque DE WILDE:

“Désignez un commando pour aller tenir le col de KHAO PHA, à 7 Km d'ici .

Il me faut la liberté de passage à cet endroit, C'est notre issue de secours.”

“Bien, BRUNO. Je désigne le S/Lt LAIZE, si nous devons décrocher en vitesse,

il aura au moins quelques heures d'avance sur nous.”

“Compte sur moi, a-t-il promis.”

 

Jusqu'à la tombée de le nuit les ordres n'ont pas changé :

se tenir prêt à décrocher avec préavis de 5mns.

BIGEARD espère que la garnison de GIA HOI pourra rallier

La cuvette à temps pour permettre le repli du bataillon.

Les viêts  étant postés en bouchons sur toutes les pistes d'accès,

les rescapés du poste ont été obligés de passer par les crêtes.

Ils n'ont rejoint qu'à la faveur de l'obscurité.

Il est donc trop tard pour effectuer la retraite du Bataillon,

sur une piste mal connue, dans un terrain sans doute déjà infecter de groupes ennemis.

Impressionnante mise en place des divisions ennemies sur les premiers contreforts de la cuvette,

à moins de 3 km de la position de la 26 CIP .

La nuit est toujours bouchée par un crachin obstiné,

L'hallucinante procession déferle, au débouché de la piste De GIA HOI,

le long des pitons qui ferment la plaine de TU-LE.

Les viêts progressent à la lueur de torches de bambou, à cette distance,

ces milliers de lumières forment un spectacle irréel,

une chenille lumineuse qui se tronçonne se sépare, s'éparpille.

Depuis la tombée de la nuit, les colonnes viêts commencent l'investissement de la cuvette de TU-LE.

 

21 Heures 00 :

L'ordre d'effectuer le repli de la position parvient de HANOI..

 

23Heures 00 :

Les premiers éléments du quartier de GIA-HOI en repli atteignent le poste.

 

23 Heures 55 :

Silencieux, les parachutistes de la CIP se sont installés dans leurs postes de combat.

Un peu au-dessus,

BIGEARD dans la cagna veille en liaison constante avec ses compagnies.

 

FRANCIS de BRUNO :

"Maintenez l'alerte”

La 11 et la 12, sont postées en sentinelles sur les pitons qui dominent le P.C.

 

 

20 octobre 1952,

 

2 Heures du matin :

Attaque de 2 PA de TU-LE, en 3 assauts.

Soudain une fusée blanche s'élève dans le ciel et aussitôt,

Une série de détonations : Ce sont les mortiers.

Les premiers obus tombent sur le sommet de la petite colline.

Les bo-dois surgissent et se ruent à l'attaque,

mais le 26 CIP était prêt à subir et à résister au premier assaut, elle tient.

Les premières vagues ennemis espéraient sans doute culbuter rapidement les défenseurs,

Pour les viêts TU-LE et ses 40 partisans thais devaient être une formalité,

        ils se heurtent à des paras et cette rencontre fait mal.

 

 

 


"2 Heures du matin,

ce fut un assaut d'une rare violence. Grenades, mortiers, rafales, explosions. Malgré leurs efforts,

ils ne parvinrent pas à entamer les défenses du poste appuyées par les trois compagnies installées sur les hauteurs."

" Vers 4 heures nous avons noté un léger répit, mais aussitôt après, notre compagnie a été attaquée.

Les deux sections que je commandais se sont trouvées sur la face exposées d'un piton très pentu dont les autres faces étaient

quasiment abruptes."

 

 

2 Heures 15,

Fusée verte les viêts se replient.

Nouveau matraquage de mortier cette fois mieux ajustées.

Les viêts ne visent pas que le sommet du piton,

mais ajustent les défenses extérieures où se trouvent les points de résistance.

Les vagues d'assaut repartent au débouché des hautes herbes

Sous le feu des armés de la 26 CIP.

Le combat devient confus et pratiquement au corps à corps, mais le 26 CIP tient bon.

Parvient à se dégager en repoussant les viets hors de l'enceinte des barbelés

Où ils se font hacher par les tirs de mortiers de la 11 et 12 compagnie.

 

2 Heures 30,

Le silence est brusquement rompu par l'explosion des torpilles de mortier

et les clameurs des bo-dois, montant à l'assaut.

Les viêts n'avaient eu que peu de temps pour se faire une idée du dispositif

qu'ils croyaient concentré sur le haut de la colline où était bâti le poste

 

En réalité,

le Lt DE WILDE les cueillent pratiquement sur leur base de départ.

Bien enterrés, les jeunes paras se battent bien.

Après quelque instant de répit, c'est de nouveau l'attaque , 

"Tenez bon FRANCIS ! PAULO ! et HERVE vont vous épauler."

«  Bien compris BRUNO. »

L'idée tactique de BRUNO trouve en cet instant sa justification

Ce trait de génie que les viêts ne pouvaient prévoir.

Habitués à attaquer des postes regroupés en point d'appui fermé

Les viêts ne peuvent imaginer que TU-LE serait couvert

et appuyé de loin par des bases de feu autonomes installés sur les collines environnantes.

 

Au P.C de BRUNO, le combat fait rage.

Trois fois l'ennemi se rue à l'assaut, et trois fois il est contenu voir surclassé,

puis finalement rejeté sur ses bases de départ.

Pendant deux longues heures,

le combat va faire rage pour diminuer ensuite d'intensité.

 

4 Heures du matin,

L'ennemi semble décrocher. ça se calme.

Pour BRUNO rien n'est encore joué, l'offensive viêt pour réussir à prendre TU-LE,

doit détruire les points d'appui qui protègent le poste, donc bien sur, les attaquent.

 

 

" Vers quatre heures nous avons noté un léger répit,

mais aussitôt après notre compagnie a été attaquée. "

 

 

 HERVE, POLO de BRUNO :

" Restez en alerte. Ne vous dévoilez qu'au dernier moment. "

Sur son piton 876, TRAPP attend. 

 

Il sait que sa position est forte,

son piton comporte deux sommets jumeaux séparés par un petit col broussailleux

qu'il a laissé libre.

Il a concentré ses défenses sur les deux bosses de façon à dédoubler son dispositif,

chacun pouvant appuyer l'autre à la mitrailleuse .

 

4 Heures 40 :

Quelques sections d'assaut sont venues se frotter à la 11 compagnie sur le piton 840.

Leur attaque manquait de vigueur,

sans doute juste pour se renseigner sur la solidité de la défense et l'organisation du hérisson.

 

5 Heures du matin :

Les viêts ont compris et bousculent TRAPP.

 

 

"Les viets avaient installé une arme lourde dans les feuillées que nous avions creusées sous notre position,

empêtres dans nos barbelés.

Nous tirions sur tout ce qui tentait de s'approcher du sommet "

 

 

 

BRUNO de HERVE :

« Je cesse d'être en appui du P.C: Je vais avoir besoin de toutes mes armes. »

Pour attaquer les pitons 876, l'ennemi a modifié son habituel scénario.

Les viêts ont grimpé en silence les pentes herbues pour déboucher au ras des barbelés.

Sans procéder à l'habituel tir de mortiers Les viêts s'empêtrent dans les ribards.

 

5 Heures 30 :

Le combat dure, les viêts escaladent la face

Puis se rendent compte que le petit col, entre les deux sommets n'est pas tenu

ils s'y engouffrent, persuadés d'avoir trouvé la faille du dispositif.

C'est une erreur qui va leur coûter cher, car maintenant

Ils sont pris entre les feux croisés de toutes les armes qui tirent des deux pitons jumeaux.

 

6 Heures du matin:

les viêts décrochent enfin... vers l'Ouest, avec des pertes importantes, harcelés par les mortiers.

 

HERVE de BRUNO:

"Nous tenons toujours nos positions." L'ennemi a renoncé.

Ils ont abandonné 25 cadavres.

 

 

" Le jour se lève et les viets ont enfin décroché, laissant de nombreux cadavres devant nos barbelés."

 

 

 

7 Heures du matin:

BRUNO fait partir les rescaper de GIA-HOI et la petite garnison de TU-LE.

Vers le poste de MUONG CHEN

qui se trouve à 13 Heures de marche de TU-LE , sur la route de la rivière noire

BRUNO a confié au lt LAVERAT une mission:

alerter MUONG CHEN et renforcer provisoirement la garnison.

 

8 Heures du matin

BRUNO espère un miracle, Une éclaircie sur la cuvette de TU-LE.

Pour évacuer les dix blesses de la nuit.

Attendre les Morane peut faire perdre des heures précieuses,

qui feront défaut au moment du décrochage.

Un second nuit à TU-LE équivaut au suicide du Bataillon.

Il faut huit hommes pour brancarder à tour de rôle un blessé,

soit 80 hommes qui retarderont la colonne,

et ne seront d'aucune utilité en cas d'accrochage.

 

L'évacuation par avion est l'ultime chance pour les blessés graves.

BRUNO n'a pas le droit de leur ôter cette chance et il le sait!

BRUNO l'indique à TOURRET:

“Limite longue, midi. Si le plafond ne se lève pas,

nous partirons en brancardant les blessés.

En décrochant à midi,

nous disposerons de 6 petites heures pour sortir de la cuvette

et gagner l'abri des pentes de KAO PHA”.

Voici l'ordre de repli, le bataillon fera mouvement à partir de midi. »

Dans l'ordre suivant:

La 11 compagnie ira occuper le petit col,

au débouché de la cuvette de TU-LE.

 

Suivra la 26 CIP qui dépassera la 11 et tiendra KAO PHA,

avec la 26e CIP et le P.C

et les mortiers de 81 du Bataillon.

Ceux-ci s'installeront à mi-pente pour éventuellement

appuyer la progression de la 6 CIP et la 12 compagnie.

Cela s'appelle le décrochage en “perroquet”.

Un millier de viets aperçus vers l'Est sur la piste de GIA HOI.

 

9 Heures:

Par radio,  de LINARES demande à BRUNO de décrocher,

mais BRUNO veut d'abord évacuer ses blesses, il faut 5 moranes .

10 Heures:

Sur les pitons 876,

la 12 compagnie détruit les armes récupérées au matin.

Après avoir enterré ses morts.

TRAPP est informé sur le dispositif pour évacués les blessent,

et sur l'ordre de repli du 6.

 

 

" Nous recevons l'ordre de descendre de 876, les blessés ont été descendus dans un premier temps,

je ne sais par qui. Nous sommes fatigués la descente est longue et dure "

 

" Avec TRAPP, descendu du piton 876, nous fermions la marche assez lente,

du fait des blessés qu'il fallait brancarder."

 

 

 

11 Heures:

La 6 CIP voit des silhouettes couvertes de feuillages s'infiltrer

dans une combe qu'elle domine, à proximité de la piste que le bataillon

et les garnisons repliées doivent suivre pour rejoindre le col de sortie.

L'encerclement de la cuvette se met en place.

12 Heures:

Deux bombardiers B-26 apparaissent, Bigeard leur fait immédiatement

bombarder et mitrailler tous les ravins boisés qui convergent vers la cuvette.

 

T.O de LINARES: Impossible météo défavorable.

ils ne viendront pas hélas pour les blessés.

 

 

13 Heures:

Après avoir enterré et rendu hommage aux morts,

le Bataillon commence sa longue retraite de 70 km de dures pistes

de montagne et de forêt, poursuivi et harcelé par toute une division d'assaut viêt.

Il faut dégringoler des pitons et s'échelonner colonne par un sur une piste étroite.

 

 

 

 

La montée vers le col Khao Pha

 

 

 

 

Le Bataillon progresse vers le col de KHAO PHA.

Les blessés sont enroulés dans des parachutes supportés.

Par un long bâton et par les camarades qui se relayent.

Les viêts ont été surpris par le décrochage du 6e

au moment où eux-mêmes se mettent en place en vue de l'assaut...

Mais ils ont rapidement réagi

et ont aussitôt lancé des unités légères à travers

la plaine herbeuse pour accrocher et retarder le repli.

 

 

"Toute la matinée, nous avons attendu les avions légers qui auraient pu évacuer notre vingtaine de blessés,

mais là encore, la météo rendit la mission impossible."

 

 

 

 

 

" Avec TRAPP descendu du piton 876, nous avons gagné le Nord de la cuvette,

nous fermions la marche assez lente, du fait des blessés qu'il fallait brancarder.

Etant le dernier avec votre oncle, j'observais des éléments qui nous suivaient chercher à nous rattraper."

 

 

 

Très vite,

les parachutistes de la 12 ont été accrochés

avant d'avoir atteint le premier col tenu par la 11 de LEROY

Qui s'est installée, en recueil.

 

 

"Au moment où nous abordions le début de la montée vers le col,

la bataille se déchaîna avec une violence inouïe ."

 

 

 

17 Heures:

"La compagnie de TRAPP n'était plus directement concernée et nous pressions

le pas pour dégager la montée qui s'effectuait

à travers une végétation extrêmement dense, ne permettant pas de s'écarter de la piste."

 

 

 

La 12 franchit le petit col que tenait la 11 e .

TRAPP et LEROY se sont repliés,

protégés par la compagnie de MAGNILLAT

Postée en bouchon au milieu d'une rizière en gradins,

avant une rivière qui ferme la cuvette et marque les premières pentes vers KAO PHA .

Brutalement LEROY et MAGNILLAT,

sont prises en écharpe par 2 mitrailleuses et d'importantes forces viêts

qui les poursuivent et tentent de les débordent..

 

 

 

" Après la montée du col, la descente, la fatigue est immense.

Nous cheminons dans le brouillard le long du torrent,

je tente de faire presser ceux qui sont devant moi et pris de doute

je courre sur une centaine de mètres pour m'apercevoir que le contact est rompu avec la compagnie,

nous appelons et par chance nous sommes entendus, il faut traverser le torrent.

" Je trouve un endroit qui me paraît moins difficile et nous nous jetons à l'eau,

ce fut épique, un des vietnamiens du groupe se cramponne à mon poignet avec ses dents, j'en garderai les marques..."

" Nous reprenons pied sur l'autre berge et retrouvons le LT TRAPP."

" Qui a placé un élément en bouchon pour retarder l'ennemi qui nous talonne. Il me toise et me demande

pourquoi êtes-vous mouillé, je lui réponds piteusement que je viens de traverser le torrent

et il me réplique avec son sourire glacé et son humour froid."

"Vous ne pouviez pas prendre le pont."

" Penaud je n'ai pas su répondre et aujourd'hui encore j'ignore si ce pont existait."

 

 

Vue des contreforts du massif du col de Khao Pha sur la plaine où eut lieu

les combats meurtriers pendant la phase de décrochages.

 

 

 

 

POLO à BRUNO:

"ça va mal, j'ai 30 types au tapis. "

 

BERNARD à BRUNO :

« Je suis coupé de POLO, j'ai des pertes sérieuses. »

 

BRUNO à POLO et BERNARD:

 "  Foncez vers le col. Détruisez ce qui est trop lourd l'essentiel

est d'arriver en haut avec un maximum d'effectifs. "

 

POLO et BERNARD poursuivent comme ils peuvent leur combat retardateur.

44 Parachutistes sont portés disparus à la date du 20 Octobre.

- 12ème Compagnie: 5 Paras

- 11ème Compagnie: 17 Paras

- 6ème C.I.P: 11 Paras

- C.C.B: 4 Paras

-26 ème C.I.P : 7 Paras

 

 

"La nuit est tombée et s'y ajouter une pluie fine qui n'arrangeait rien.

Alors qu'à chaque virage, les rafales viets, nous parvenaient encore.

Les combats cessèrent vers 21 heures."

 

 

21 Octobre 1952,

 

MINUIT:

Les derniers éléments de BERNARD arrivent au col de KHAO PHA.

BRUNO essaye de faire le point. Les Viets ne peuvent rien faire dans l'immédiat.

Le 6 tient le col KHAO PHA avec la section de LAIZE depuis 36 Heures,

sans boire ni manger.

 

 

" Nous sommes arrivés au col vers minuit Bigeard attendaient les nouveaux arrivants.

J'avais presque tous mes hommes, il manquait toute l'équipe aux ordres du sergent Malacelt qui

devait transporter les blessés.

Il fallait impérativement souffler un moment,

Bigeard nous accordera trois heures. Beaucoup s'endormirent, pas votre oncle."

 

 

 

Ils ne peuvent déborder avant d'avoir soufflé et monté une longue manœuvre.

Côté tué , blessés et disparus, ils manquent environ 80 parachutistes.

 

BRUNO donne les ordres suivants:

«A 3 Heures du matin, Départ pour MUONG-CHEN situé à 12 Heures de marche.

En tête MAGNILLAT (Bernard),

LEROY (Polo),

suivi de TRAPP (Hervé).

DE WILDE(Francis) tiendra le col jusqu'à 6 Heures

et permettra aux 6 de prendre de l'avance.

TOURRET prendra le commandement en tête et devra partir vers 9 heures,

et à tour de rôle placer les compagnies en embuscade."

 

 

Entre le col Khao Pha et Muong Chen. Secteur de l'embuscade Principale préparée par le Cpt Tourret.

 

 

 

Les compagnies ne décrocheront que lorsque la dernière unité sera passée.

 

BRUNO reste en arrière garde avec FRANCIS,

BRUNO tient à se trouver là où la bagarre va éclater.

Les hommes sont prévenus que les blessés ne pourront être récupérés.

 

 

"3 Heures du matin, la colonne fut réorganisée. Nous avons repris la marche de nuit

vers le poste de MUONG CHEN.

A 1200mètres d'altitude. Nous grelottions dans la nuit glacée.

La compagnie démarra la première"

 

 

3 Heures:

Les unités de BERNARD, POLO, HERVE s'ébranlent

et commence leur longue route,

BRUNO et FRANCIS. Restent sur le col.

 

 

 

"Vers 4 Heures, nous avons senti que les viets allaient essayer de nous accrocher

à nouveau et la manœuvre " En perroquet " s'organisa.

 

6 Heures:

BRUNO et FRANCIS abandonnent le col et dégringolent vers l'Ouest.

7 Heures :

Tout marche au vrai sens du mot.

 

8 Heures:

Les viets harcèlent la section de BRUNO et FRANCIS,

Sporadiquement avec de faibles moyens.

 

9 Heures:

Cela devient sérieux, BRUNO embusque la compagnie à 50 mètres,

Feu à volonté, les viets se font hacher.

Puis décrochent rapidement.

 

A 6 km, plus à l'Ouest HERVE

attends avec sa compagnie bien placée en embuscade.

HERVE laisse passer FRANCIS.

 

BRUNO reste avec Hervé et attend les viets.

Les viets ne tardent pas à se pointer et se font hacher de nouveau.

Décrochage rapide.

8 km plus loin,

BERNARD tapi dans les fourrés attend que HERVE passe.

 

BRUNO reste avec BERNARD,

de nouveau les viets de tête se font matraquer.

Il en sera ainsi pendant les 12 Heures de marche.

 

 

 

13 Heures :

La tête du Bataillon arrive à MUONG-CHEN.

 

 

 

Blockhaus du poste Muong Chen.

 

 

 

 

15 Heures :

BRUNO arrive avec les derniers éléments du 6e,

BRUNO félicite TOURRET pour avoir mené des embuscades admirables.

Les hommes sont fourbus,

Trois quarts des postes radio sont perdus.

Pertes : une quinzaine d'hommes.

 

16 Heures :

MUONG-CHEN :

position du poste intenable:

Véritable souricière en cas d'attaque en force.

les viets auraient dominé de partout.

L'adjudant PEYROL, chef de poste dispose d'une quarantaine

De partisans qu'il met à la disposition du 6.

Réserves, vivres, munitions et repas chaud Pour les 550 paras du 6e.

L'aviation signale une intense activité viet sur les hauteurs qui dominent le bataillon.

Ils attendent la nuit pour attaquer.

Le Général LINARES survole le bataillon et envoie un message :

“Qu'allez-vous faire BRUNO» ?

“Je n'en sais rien mon général mais je m'en sortirai.”

 

Effectifs viets  : Division 312 avec 10.000 hommes.

 

 

" Je suis arrivé en queue de colonne vers 17 Heures au poste de Muong Chen.

Nous n'aurons pas de pertes, toute la journée nous avons avancé."

 

 

17 Heures:

Réunion des gradés avec L'adjudant PEYROL.

 

Les ordres sont les suivants :

Repli le long du cours de la NAM CHANG, départ à 19 heures.

 

Dans l'ordre suivant:

BERNARD, FRANCIS, POLO, et HERVE.

En vue d'atteindre le poste de BAN IT ONG à 14 heures de marche.

BERNARD placera une section vietnamienne en tête

en cas de rencontre avec les viets ,

ils diront qu'ils vont tenir la sortir Ouest de la cuvette.

BERNARD et FRANCIS ont dans leurs effectifs 25% de vietnamiens.

 

BRUNO demande à l'adjudant PEYROL de rester dans son Poste

le plus longtemps possible après le départ du Bataillon.

Puis après, sauter en brousse et essayer de rejoindre la RIVIERE NOIRE.

L'adjudant PEYROL ne voit aucune objection.

En fin d'après-midi,

il a envoyé en avant une poignée de partisans chargés de tailler dans la brousse

une piste nouvelle qui lui permettra de franchir les lignes.

 

18 Heures :

L' adjudant PEYROL signale à BRUNO qu'il est prêt.

Les viets tiennent sans doute déjà la sortie de la vallée

BRUNO demande la plus grande prudence, le plus grand silence.

Ne pas se faire repérer, éviter l'accrochage…

Il faut forcer l'encerclement en souplesse, c'est leur seule chance.

 

19 Heures :

Le Bataillon démarre, BRUNO appelle ses officiers,

“ Si tout va bien, ne répondez pas.”

 

Itinéraire de repli entre Muong Chen et le col de Itong le long de la vallée de la Nam Chan.

 

 

 

 

 

 

 

A 19 heures, les compagnies prirent la piste vers Ban It ONG

et je fus une fois de plus le dernier. Et c'est à ce moment-là que l'incroyable s'est produit

dans la nuit noire, notre colonne croisa dans la rizière qui entouraient le poste,

les viets qui allaient se mettre en place pour nous attaquer.

Nous n'avons pas fait un bruit, pas un cliquetis. Ils nous ont croisés

à moins de quinze mètres."

 

 

 

BERNARD à BRUNO:

"Nous traversons des paquets de viets . Ils nous prennent pour une de leurs unités.”

Incroyable, les 550 paras passent au milieu des viets en train d'encercler le poste.

 

MUONG CHEN s'éloigne.

En queue, le sergent FLAMEN s'impatiente.

La 12 est encore sur place

alors qu'elle entend les ordres de misent en place

lancées par les estafettes des compagnies d'assaut.

Les viets sont tout près, trop près.

BRUNO demande d'activer l'allure.

 

21 Heures :

De violentes déflagrations ont retenti jusque dans la vallée.

Les viets donnent l'assaut du poste de MUONG CHEN .

22 Heures :

MUONG CHEN tient toujours.

 

23 Heures :

Le 6e avance toujours et à MUONG CHEN la fusillade ne cesse pas.

 

MINUIT:

Au poste de MUONG CHEN l'adj. PEYROL a tenu parole,

après 3 Heures de combat,

 il réussit à s'ouvrir un chemin à la grenade et se perd dans la brousse.

 

 

 

"Nous avons marché toute la nuit, dans l'obscurité la plus totale.

Nous devions suivre une piste inconnue, traverser de multiples arroyos,

emprunter parfois des passerelles en bambous.

Toute la nuit j'ai craint de perdre le contact avec le gros du bataillon, sans une carte, par nuit noire,

ignorant tout du pays, que nous traversions et avec une radio en panne, j'étais loin d'être rassuré."

 

"Ta radio est morte, Jette-là "

" Pas question, s'insurge le petit DAMONGEOT, c'est moi qui suis responsable de cette saloperie.

Je ne l'ai pas coltinée jusqu'ici pour la larguer maintenant."

J'ai contacté le Général pour cette anecdote il me l'a bien confirmé mais j'ai eu le droit à un supplément,

" Ce fameux poste de radio il va vraiment le ramener à Hanoi "Nous avons marché toute la nuit, dans l'obscurité la plus totale.

Nous devions suivre une piste inconnue, traverser de multiples arroyos,

emprunter parfois des passerelles en bambous.

Toute la nuit j'ai craint de perdre le contact avec le gros du bataillon, sans une carte, par nuit noire,

ignorant tout du pays, que nous traversions et avec une radio en panne, j'étais loin d'être rassuré."

 

"Ta radio est morte, Jette-là "

" Pas question, s'insurge le petit DAMONGEOT,c'est moi qui suis responsable de cette saloperie.

Je ne l'ai pas coltinée jusqu'ici pour la larguer maintenant."

J'ai contacté le Général pour cette anecdote il me l'a bien confirmé mais j'ai eu le droit à un supplément,

" Ce fameux poste de radio il va vraiment le ramener à "Nous avons marché toute la nuit, dans l'obscurité la plus totale.

 

 

22 Octobre 1952,

 

7 Heures du matin : RAS

8 Heures du matin : RAS

9 Heures :

12 Heures que les hommes du Bataillon progressent tels des automates.

Un B26 survole le 6 et signale que MUONG CHEN est détruit.

La garnison s'est repliée en brousse.

 

 

" Enfin de jour la colonne a poursuivi sa marche vers Ban It Ong,

où se trouvait un poste assez important en bordure de la rivière Noire.

C'était notre sixième nuit sans sommeil et nous n'avions plus de nourriture depuis de Tu Lé.

" C'est un détail, mais je me souviens avoir retrouvé ce jour-là un petit bout de chocolat

au fond d'une poche. Il était hors de question de la manger seule, l'odeur aurait trahi ce geste égoïste,

alors sans me retourner, sans un mot, je l'ai partagé avec mon suivant. C'était votre oncle."

 

 

10 Heures :

Le 6 passe le dernier col de BAN IT ONG.

Il faut souffler.

 

 

Le col de Ban It Ong.

 

 

 

 

 

" Vers midi nous avons croisé le 56ème Bataillon de l'armée vietnamienne

envoyé au-devant de nous pour nous recueillir."

 

 

Quelques km avant d'arriver au poste,

le 6, a pris contact avec le 56e Bataillon vietnamien envoyé par LINARES.

Leur chef de Bataillon et son état-major ont l'air décontractés.

BRUNO leur demande de prendre l'affaire au sérieux.

Car ils les auront sur le dos avant la nuit.

Le Bataillon est couvert par un autre bataillon frais.

A priori, Le 6 est sauvé.

Mais il reste à atteindre TA-BU à 5 heures de marche.

 

Bilan de l'effectif du 6 :

Quinze des blessés ont marché au moins avec une balle dans le bras

ou dans la jambe, certains ont un plâtre.

 

20 Heures :

Le Bataillon vietnamien qui couvre le 6 est bousculés

et ne peut s'accrocher au terrain.

Ils ont d'énormes pertes, ce beau Bataillon disparaît à jamais.

21 Heures :

Il faut que le 6e redémarre en silence en direction de TA BU.

 

 

23 Octobre 1952,

 

2 Heures du matin :

Après 6 heures de marche le Bataillon atteint TA BU.

Les parachutistes se regroupent au pied du poste,

Le Bataillon est sauvé.

Les pirogues attendent.

BRUNO franchit le dernier la rivière noire à TA BU vers 5h00.

Des forces importantes tiennent l'Ouest de la rivière.

Dans un état second, la boutique s'affale pour dormir...

 

La riviére noire.

 

 

 

 

" Nous avons fini par arriver à la rivière que nous avons traversée en pirogue, alors que nous étions

sauvé TRAPP nous a fait marcher pendant quelques minutes et arrivés dans une clairière il nous a dit "Repos ici"

Tout le monde c'est écroulé. Pour combien de temps, je m'en souviens plus."

"Sitôt la traversée achevée, nous nous sommes effondrés pour enfin dormir."

 

 

8 Heures:

La première nuit de repos après neuf jours d'angoisse et de lutte...

BRUNO se présente au P.C qui est au terrain de NA SAN

où de LINARES et DUCOURNEAU le reçoivent.

A HANOI, ils avaient considéré le Bataillon foutu.

 

 

24 Octobre 1952,

 

 

 

" La toute dernière partie du voyage qui nous conduit

au camp retranché de NA-SAN ce fait en 4x4 celui dans lequel je suis rate un virage et

chute dans la rizière en contrebas où il s'enfonce jusqu'au pare-brise,

nous remontons sur la route encore une fois indemne et prenons place dans un autre véhicule qui nous conduit

à NA SAN d'où nous rentrons au séminaire."

' Le plus étonnant, c'était de parvenir difficilement à se reconnaître les uns les autres,

tellement l'épreuve nous avait transformés."

" J'avais récupéré des cartes et documents sur les viets tués sur le piton de Tu Lé,

je fus convoqué au poste de commandement pour un débriefing

Le lendemain nous étions à Hanoi pour nous reposer. Enfin."

 

Regroupement à NA SAN et l'aérotransport à HANOÏ

et le séminaire où le Bataillon soigne ses plaies,

Il faut remettre la boutique en ordre.

 

L'odyssée du Bataillon s'achever : 91 morts ou disparus.

 

 

 

 

 

Merci infiniment à vous Caporal PIERS, Caporal RIVET et Général LEBOUDEC pour votre aide.

 

L'histoire de la "Grande marche" de TU-LE

ne serait pas complète si l'on ne citait pas le poème que composa, à cette occasion.

Le COMBES, histoire, malgré tout, de "Ne pas se prendre trop au sérieux".

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal

Ils partirent gonflés sautés en pays thaï :

Comme autant de pur-sang, hors de pays natal

Ils détalèrent vite, vite du pays Thaï.

Tel le preux chevalier du faible défenseur

Ils pouvaient à Tu-Lê demeurer, en vainqueurs !

Mais tel l'Anglais bouté hors de l'Erin rebelle,

ils durent décrocher, les Viets à leurs semelles.

De Tu-Lê à Muong-Chen, de Ta Bu à Son La,

Passant torrents, rivières et sommets granitiques,

Le sourire vainqueur, les miches à glagla,

Ils firent une victoire d'un repli stratégique.

Harassés et fourbus, meurtris et affamés,

Dans un suprême effort, un sursaut sporadique

ils capturèrent encore quatre poulets étignes

Qui menaçaient leur flanc et allaient attaquer.

L'agrafe " Pujazon " avec la Croix des Braves

Fut remise à chacun de ces hardis guerriers

Qui infligèrent au Viet une défaite grave

En lui jetant au front la boue de leurs souliers.

La station radio ( Hirondelle et Bambou )

La presse en des termes flatteurs et élogieux

Chantaient à l'unisson les louanges des preux

Qui, Tu-Lê, Muon Chen et Son La et Ta Bu .

 

 

LIVRE D'OR

 

 

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