Récit de Mr Peressin > >

 

 

 

 

Radio du Commandant de Compagnie LT TRAPP à la 12ème Compagnie. Blessé à DPB 20.11.53

 

 

Opération Castor, le 20 novembre 1953.

 

Mon jour le plus long.

J'ai appartenu au 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux de 1951 jusqu'à sa
dissolution en 1954 sous les ordres du commandant Bigeard.

J’ai été affecté à la 2ème compagnie commandée par le lieutenant Trapp, dont j'étais le radio.

Le 19 novembre 1953, le bataillon est mis en alerte aérienne.

À 19 heures les commandants de compagnie sont convoqués au PC du bataillon pour le briefing.

À 21 heures le commandant de compagnie convoque les chefs de section

pour les informer que le lendemain nous serions parachutés sur Dien Bien Phu,

les ordres étant : réveil à 4 heures, embarquement dans les
camions à 5heures 15, décollage à 7 heures 30,

le temps de vol étant d'une heure trente.

En réalité nous n'avons décollé qu'à 8 heures 30.

En tant que radio je sautais avec un « leg bag »
contenant mon poste pesant onze kilos plus une pile.

J'ai sauté le premier de l'avion numéro 6
suivi du lieutenant Trapp, l’altitude de largage étant de 150 mètres.

Dès notre arrivée au sol, des coups de feu commencent à claquer venant de toutes les directions,
rendant le regroupement difficile.

 

La bagarre continuant de s'intensifier,

je m'efforce de maintenir la liaison avec le PC au milieu du vacarme.

A ce moment,

je ressens comme un coup
de matraque qui me sonne suivi d'une vive douleur au niveau de l'estomac,

du côté gauche, et je tombe à genoux.

Le lieutenant Trapp me retire mon poste qui est détruit.

J'ouvre ma veste et
je constate un trou à hauteur de l'estomac, du côté gauche.

Je saigne abondamment du dos, à la sortie de balle, et je commence à vomir du sang,

puis je me rends compte que j'urine également du sang.

Je reste sur place pendant la durée du combat,

mon camarade Pierre Chanroux,
infirmier, parvient à me faire une piqûre dans la cuisse,

sa trousse est recouverte de terre par une rafale de fusil mitrailleur.

 

 

 

 

Je suis allongé en bas à droite de la photo (lunettes noires)

 

 

 

 

Le ramassage des blessés ne peut se faire que vers 14 heures,

à la fin des combats, ils sont
ensuite regroupés au PC du bataillon.

À 16 heures, un hélicoptère peut enfin atterrir pour nous
emmener dans un premier temps à Lai Chau, puis après une longue attente,

un Dakota nous transporte vers l'hôpital de Hanoï où je suis opéré.

Vers minuit trente d’une transfixion
abdominale par balle ayant touché l'estomac, le foie, le pancréas et le rein gauche.

Dans un premier temps je ne suis pas évacué sur Saigon en raison de mon état.

Par la suite j'ai refusé
mon rapatriement dans l'espoir de pouvoir rejoindre mes camarades qui avaient ressauté sur
Dien Bien Phu le 16 mars 1954,

ce qui m'a été refusé en raison de mon état de santé.

Je suis resté à la base arrière du bataillon jusqu'à sa dissolution en mai 1954.
En mai 1955, j'ai réussi à retrouver mon aptitude TAP grâce au médecin lieutenant Rivier ancien
médecin du 6èmeBPC et j'ai pu recommencer à sauter... mais ce sont d’autres histoires en
Algérie notamment.

 

 

 

 

Anciens du 6° BPC : Mrs Peressin, Knopick, Grenard, Ploskonka,Drouin .

 



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