> >

 

 

Cette opération n'est pas la plus connue et pourtant sur ces 2 jours,

 

le Bataillon va encore montrer son efficacité et sa force,

 

mais surtout infliger au Régiment 42 l'un de ses échecs les plus sanglants.

 

Il est composé de soldats fanatiques, tous originaires du delta,

 

Le Régiment 42 est l'une des meilleures unités régionales du vietminh,

 

fluide, accrocheuse et manœuvrière.

 

 

 

 

Située à 40 km de HANOÏ dans l'axe HANOÏ - HAIPHONG.

 

 

 

A la mi-Décembre 1952, le Bataillon revient dans le delta.

 

Dix jours durant, les paras ont renoué avec l'eau, celle de la rizière d'hiver,

 

ou le ciel est bouché déversant une bruine tenace.

 

 

 

Effectifs 723 Parachutistes :

 

11ème Compagnie 154

 

12ème Compagnie 144

 

6ème C.I.P. 145

 

26ème C.I.P. 178

 

C.C.B 102

 

 

 

 

22 DECEMBRE - 23 DECEMBRE 1952.

 

 

 

En protection d'un important convoi de ravitaillement, les compagnies vont enfin accrocher

 

le célèbre est insaisissable Régiment 42.

 

Deux jours de combats, autour du hameau nommé CO-LË, ont prouvé qu'à armes égales, face

 

à un adversaire accrocheur, connaissant parfaitement le terrain,

 

les paras étaient encore les meilleurs.

 

 

Un témoignage sur cette opération du Caporal au feu PIERS, chef de pièce au F.M.

 

" Une opération avait été montée pour coincer le régiment 42

et nous ne savions rien comme d'habitude, nous étions partis en camion. "

 

 

21 Décembre 1952 :

 

Le Bataillon fait mouvement par la route et part dans la région de LUC DIEN.

 

 

 

22 Décembre 1952 :

 

Dès l'aube le lourd convoi s'est mis en route par la digue.

 

Il comprend des camions escortés de chars au mufle court, eux-mêmes accompagnés d'un

 

Bataillon de marsouins (6ème R.I.C ) renforcé par la compagnie du LT MAGNILLAT.

 

La limite du premier pont se trouve à 3km à l'Est , à la hauteur d'une importante coupure

 

pratiquée dans la digue.

 

Exactement à l'endroit où le canal s'incurve vers le Sud, bordant une série de petits villages,

 

NAM TRI, DAI KHE, AN TRACH.

 

A travers la rizière inondée, les trois compagnies du Bataillon convergent vers ces 3 villages.

 

Les compagnies progressent de front, vers leur objectif.

 

Au Nord, longeant la digue, la 6e C.I.P.

à sa droite, la 26e C.I.P.

Plus au Sud encore, la 11e et la 12e.

 

Rien pour l'instant, ne semble indiquer une présence ennemie.

 

Le convoi progresse normalement.

 

" Nous avons crapahuté dans la rizière, sur des routes...

en réalité s'était bien préparé et l'état-major savait que les viets étaient dans le coin "

 

" Dans la matinée du 22 nous avons abordé un village vide et le LT TRAPP

 

nous a donné l'ordre de nous établir à la corne du village et de bouger que sur ordre. "

 

 

Après 2 Heures de progression sur la diguette.

 

Le commando LE VIGOUROUX, de la 11, est sur le point de prendre pied dans le village de

 

DAI KHE, quand soudain, en avant le LT FERRARI, de la 6e C.I.P, marche prudemment

 

comme à l'exercice, mais il observe attentivement, soudain donne l'alerte.

 

- Bruno de Bernard : Jacky me signale des mouvements importants dans NAM TRI.

 

Hervé (12 Compagnie.) est accroché à 100 mètres DANG XUYEN

 

- Bruno de Bernard : Gaetan observe de l'autre côté du canal des hommes qui semblent

 

converger vers DAÏ KHE.

 

 

Pour BIGEARD, le doute n'est plus permis, l'ennemi se préparait à déclencher

 

une embuscade meurtrière contre le convoi bloqué sur la digue.

 

De leurs positions, ils ne peuvent apercevoir les compagnies qui arrivent de l'Ouest,

 

masquées par l'écran des haies et des bosquets des villages,

 

sans imaginer qu'ils puissent être débordés par les flancs.

 

L'arrivée de son Bataillon, sur le flanc de l'adversaire, peut-être déterminante.

 

 

 

" A un moment nous avons vu défiler en courant des dizaines de viets

qui passaient à environ 50 mètres de nous ! "

 

"Malgré les ordres de ne pas bouger,

le sous off qui commandait nous à donner l'ordre de nous rendre à une digue qui partait du village,

de mettre les armes en batterie et de faire feu à volonté. "

 

"J'ai fait positionner mon tireur et nous avons ouvert le feu.

 

Les viets ont été surpris et nombreux ont été ceux qui sont restés par terre,

 

de plus avec nous il y avait un fusil lance-grenades et lui aussi faisait des dégâts."

 

 

Le 1er premier commando de la 26ème C.I.P. (L'aspirant Canton) touche à son objectif, NAM TRI.

 

A sa droite, au Sud, le LT LE BOUDEC (12ème Compagnie 1er Commando)

vient de prendre pied sur la digue reliant Il lance l'assaut.

 

- Bruno à Hervé : Fixez les viets par le feu évitez les pertes.

 

- Bruno à Bernard : Faites mettre les 105 en batterie et tirez 100 coups

 

au Nord du village aussitôt prêt.

 

- Bruno à Francis : Vous attaquerez le village par l'Est sur mon ordre

 

après les tirs d'artillerie.

 

Au moment de l'attaque de Francis, Hervé, et Polo serre le village au plus près

 

et les tirs d'artillerie neutralisent l'Ouest du village. Seule sortie possible pour les viets.

 

 

 

 

 

" Les viets étaient des réguliers du régiments 42 et ils ont réagi en pro.

 

Ils ont mis en batterie un mortier et ont commencé à nous arroser ! "

 

"Au 3ème obus, qui a explosé derrière la digue du côté où nous étions,

 

j'ai pris un éclat dans la cuisse gauche avec une plaie d'entrée mais pas de sortie.

 

Nous serons 3 à être touchés.

J'ai été transporté jusqu'à une digue pour attendre un véhicule pour m'évacuer. "

 

 

 

Tous les postes de radio des sections rendent compte paré pour l'assaut.

 

Les sections d'assaut pointaient les bazookas, alors surgissaient de la rizière,

 

les trois compagnies montent à l'attaque chacune a reçu son village en partage.

 

Les viêts sont surpris. Rapidement leurs armes automatiques leurs mortiers,

 

leurs bazookas se replient et détalent vers l'Est, franchissant le canal sous les balles.

 

Tandis qu'une poignée de sacrifiés effectue un combat retardateur

d'autant plus acharné qu'il est sans espoir.

 

Pour gêner les paras qui se ruent vers le canal, un tir de barrage a été mis en place depuis les

 

villages d'en face solidement tenus par l'ennemi, avec mortiers et grenades à fusil.

 

Bruno félicite les compagnies pour avoir magnifiquement manoeuvré.

 

Le convoi est passé sans encombre.

 

Mission accomplie.

 

 

Mais BIGEARD demeure vigilant.

 

" Le convoi doit revenir,

il est à craindre qu'une nouvelle embuscade ne soit installée par le T.D.

42 sur son itinéraire de retour. Restons sur le qui-vive!"

 

Son plan est simple:

 

"Pour revenir de BHIN TRI le convoi peut repasser par l'itinéraire de l'aller.

 

C'est là que le 42 doit attendre.

 

Mais imaginons que ce convoi se déroute et passe par une autre digue,

 

celle qui effectue une large courbe par le Sud-ouest ?

 

Les viets, une fois de plus seront surpris à découvert, sur leur flanc Est.

 

Ils se rabattront vers le village de CO-LE, seule issue de secours pour sortir de la nasse.

 

" C'est là que nous l'attendrons."

 

 

 

Par radio, il donne les instructions pour la nuit.

 

"Regroupement ostensiblement au Nord du dispositif dans NAM TRI."

 

Dans la nuit, les compagnies iront occuper la série de villages, sur la berge Ouest du canal.

 

" Allez-y en souplesse, il importe que les viets ne soupçonnent pas ce mouvement. "

 

 

 

Pour ce jour il sera signalé 6 Blessés évacués.

 

 

- 1 Tué au combat à la 26ème C.I.P.

 

- 12 Blessés

 

- Pertes ennemies 40 tués,

 

- 8 Blessés dont 4 prisonniers

 

- 2 F.M, 1 P.M, 7 Fusils et 10 armes diverses récupérées.

 

 

 

"BIGEARD vient nous voir et nous déclare : Bravo les petits, ne vous en faites pas, vous allez passer Noël à HANOI

et je vous donne la croix de guerre.

Le soir même nous arrivons à l'hôpital de LANESSAN où je dois être opéré..."

 

 

 

23 Décembre 1952:

 

 

3 Heures du matin :

 

En tête de la 12ème Compagnie le PRIGENT est aux aguets, sur la lisière de DAI KHE.

 

Les viets ne se sont pas montrés. En revanche la 12 les entend, sur la rive d'en face.

 

Dans les jumelles les commandants de compagnies aperçoivent à 2 km de là,

 

les silhouettes des marsouins qui progressent

 

de part et d'autre de la digue principale les pieds dans l'eau.

 

 

 

Bruno à Tous : A vous de jouer.

 

Bondissant de leurs cachettes, éclatant les haies vives que des volontaires ont cisaillées durant la nuit,

 

les parachutistes s'élancent appuyés par les mitrailleuses qui bloquent l'issue

 

par laquelle les viets espéraient déborder.

 

 

 

10 Heures :

 

Deux des trois villages fortifiés sont occupés.

(DAI KHE 12ème compagnie, NAM TRI 26ème C.I.P.) fortifiés sont occupés.

 

Il ne reste que CO-LE. Sur lequel portent les efforts des deux adversaires,

 

c'est le verrou de la nasse, BIGEARD fait donner l'artillerie.

 

 

14 Heures :

 

CO-LE tombe enfin, c'est la 26ème C.I.P. qui donne l'ultime assaut de conquérir le bastion ennemi.

 

Le bilan atteste de la fureur du combat. Plus de 100 cadavres ennemis, autant d'armes récupérées.

 

Le régiment 42 vient de connaitre l'un de ses échecs les plus sanglants.

 

 

 

 

 

 

 

 



Créer un site
Créer un site