"Mon regret, les emmener dans cet enfer si prés de leurs rapatriements

aucun problème autant que moi, ils désirent ce combat

persuadés que nous allons en transformer l'issue."

(Général BIGEARD 15 mars 1954.)

 

 

 

 

 

 

L' ANNEE DU SACRIFICE.

 

 

 

 

 

 

Durant cette année le 6ème BPC va opérer principalement:

Janvier à Février : Au LAOS.

Mars: Dans le DELTA jusqu'à la chute de DIEN BIEN PHU.

 

 

 

 

 

 

1 Janvier 1954,

7 Heures 30:

Le 6 fait mouvement sur BAN PHO XAY, 10 kms à l'Est de BAN PHAK KAD.

Nouveau point d'appui.

MISSION:

Prendre contact avec le CAPITAINE du poste de BAN HINE SIU.

Et rentré en contact avec l'ennemi et clané des renseignements.

17 Heures:

BIGEARD envoie 2 embuscades.

 

1ère Compagnie et la 3ème sont poussées à BAN KOK DENG (4 kms au Nord)

avec pour mission de tendre des embuscades au Nord et Nord-Est de ce village.

R.A.S.

 

 

2 Janvier 1954,

Envoie d'embuscades toujours plus loin.

Une section de Laotiens attaquée au Nord de BAN HINE SIU ce repli.

BIGEARD rend compte au commandement,

"Les viêts semble intéresser à la cuvette de BAN HINE SIU"

 

3 et 4 Janvier 1954 ,

Le 6 reprend sa progression, passe le poste de BAN HINE SIU,

puis remonte 10 kms plus au Nord et s'installe à BAN SOM HONG.

Les renseignements se précisent, 2.500 viêts auraient franchi la rivière au Nord du 6,

et se dirigeaient au Sud de leur position.

 

5 Janvier 1954,

OBJECTIF: Le village de BAN NA SONG KHONE.

La 3ème Compagnie est poussée au jour Vers L'Ouest, village de BAN NA SONG KHONE.

La 2ème Compagnie est poussée plein Nord.

La 1ère Compagnie et La 4ème Compagnie en réserve,

assurent le contrôle du village et des pistes Nord-Est et Sud.

 

7 Heures 15:

La 2ème Compagnie est en marche en colonne par un.

 

7 Heures 45:

La 3ème Compagnie progresse sur la piste,

opérant par petites patrouilles qui occupent les points de passage obligés.

A mi-chemin BAN SOM HONG et de BAN NA SONG KHONE,

la 3ème Compagnie est violemment accrochés par de forte éléments

Viêts réguliers vraisemblablement du régiment 66 de la 304.

 

8 Heures 45:

La 2ème Compagnie rappelée s'engage sur la piste Ouest du village

et épaule la 3ème Compagnie.

Plusieurs assauts Viêts sont stoppés sur place.

Par contre la progression les deux Compagnies engagées est également

stoppée par une végétation impénétrable et un feu Viêts très nourri,

déclenché à chaque amorce des Compagnies.

Intervention massive de l'aviation sur les pistes débouchent à BAN SOM HONG et BAN KOK DENG,

ainsi que les pistes reliant la position à BAN HINE SIU, tombé au cours de la matinée.

 

9 Heures 30:

Le Lt LEBOUDEC prend contact avec BIGEARD.

" Objectif atteint, nous sommes à BAN NA SONG KHON"

Une section est devant sur la lisière Nord,

le reste de la Compagnie en protection sur la lisière Est.

 

 

Le Lt ALLAIRE sent le traquenard il a remarqué que le village était vide d'habitude les occupants sont là.

Et d'autres signes qui ne trompe pas.

Il fait mettre ses mortiers en batterie, aussi celle rester avec le P.C de se tenir en alerte.

Soudain le feu éclate, une fusillade d'une intensité inouïe, venu de tous côtes.

Le bruit est si fort,

si assourdissant que les hommes ne s'entendent plus, même en hurlant.

Il est impossible de communiquer par radio, impossible de se rendre compte de la situation.

En dépit de leur prudence, tous les chefs de section sont accrochés.

Les paras se sont jetés à terre ou se sont accroupis à l'abri des arbres,

ripostant sur des viêts innombrables.

Certaines sections ont beaucoup de casse en tête de compagnie

comme celle du Lt DATIN.

 

Le Lt ALLAIRE a fait donner les mortiers.

Très vite ses premiers obus arrivent sur la lisière NORD.

Permettant le dégagement de la section du Lt DATIN.

Les commandos décrochent,

abandonnent le village qui offre une belle cible aux snipers ennemis.

Imperturbable le Lt ALLAIRE continue à tirer aux mortiers.

Déjà les silhouettes en vert s'intercalent entre les paillotes, à moins de 30 mètres.

"Démontez, emmenez"

L'équipe de pièce s'arc-boute,

arrachant péniblement le mortier de sa gangue de glaise enfoncé.

Les viêts se ruent à l'assaut.

Ils sont presque sur les mortiers, que les servants arrive à se dégagés!.

Par radio le Lt ALLAIRE a fait raccourcir la trajectoire

de ses mortiers et réussis à arrêter le débouché des sections d'assaut.

Un peu plus loin le Lt LEBOUDEC a reformé les rangs, rétablissant sa ligne de défense.

Pendant 2 heures les accrochages se poursuivent.

 

 

10 Heures:

Le bilan et lourd pour la 3ème Compagnie,

5 Tués et 12 Blessés.

 

10 Heures 30:

Le poste de BAN HINE SIU au Sud du 6e

vient de tomber aux mains de l'ennemi.

De retour à BAN HOM SONG,

les paras comprennent que le village est encerclé.

Toutes les patrouilles trouvent le contact au plus prés.

En fin d'aprés-midi des éléments Viêts sont aperçue semblant déborder par le Sud

la position tenu par les 2 Compagnies.

 

A la tombé de la nuit,

BIGEARD a alerté SENO.

"Nous serons attaqués cette nuit demande luciole et chasse en alerte."

"Et le repli."

"Demain peut-être, mais il est impossible de tenter quoi que ce soit dans l'obscurité."

Dans leurs emplacements,

les paras sont aux aguets l'arme prête.

L'attente est éprouvante.

A épier tous les échos, à discerner parmi les bruits de la jungle,

ceux qui indiquent que l'assaut est proche.

La position tenu par les 2 Compagnies.

 

Bilan de la journée:

5 Tués pour le 6, et 17 Blessés tous évacués par hélicoptère.

Pertes Viêts 80 Tués dénombres,

12 fusils, 2 F.M d'assaut récupérés,

grenades, mines, documents récupérés.

 

6 Janvier 1954,

Jusqu'au jour les sentinelles veillent.

Mais inexplicablement, l'ennemi ne se montre pas.

Toute la matinée des patrouilles son envoyés dans toutes les directions

pour tenter de trouver une faille dans le système ennemi.

L'embuscade placée par le 1ère Compagnie au Sud du dispositif

abat un Viêt et récupère 1 P.M.

La 2ème Compagnie pousse un élément en direction de BA NA SONG KHONE,

un viêt est abattu à l'Ouest de la position.

 

12 Heures:

Une patrouille revient signale qu'une piste non gardée à l'Est.

Elle s'enfonce dans la jungle.

BIGEARD décide avec ses commandants de compagnies,

un départ pour 15 heures, la 1ème Compagnie décrochera à 17 heures.

 

15 Heures:

Mouvement du Bataillon sur BAN SONG HONG

La vie où la mort du Bataillon dépend de sa fluidité,

du silence absolu qu'il sera capable d'observé.

Mais surtout de la baraka.

Une à une les compagnies abandonnent leurs emplacements et s'enfoncent dans la brousse.

En silence et allégée au maximum, seule la 1ème Compagnie reste.

 

17 Heures:

La 1ème Compagnie quitte son emplacement, en accélèrent le mouvement.

Tout est calme.

Le village de BAM HOM SONG et rendu au silence.

Le derniers paras rendre sous les arbres.

 

17 Heures 30:

Le silence est soudain brisé par les mortiers ennemis,

un barrage classique, préludant à un assaut en règle.

Toutes les armes crachent à la fois, d'un coup elles se taisent.

La 1ème Compagnie marche à cadence rapide, si l'ennemi a frappé dans le vide,

il ne va pas tarder à entamer la poursuite.

La mécanique tourne à plein et une à une,

les sections prennent le relais formant un bouchon sur la piste.

Les 5 compagnies sont maintenant engagées vers L'Est,

Ca va craquer... mais où ? en tête ? en queue ?.

Les minutes passent interminables.

Le régiment 66, a pour mission d'anéantir le 6e.

Le contact est établi les mat 49 claquent sèchement en queue de colonne,

mais la réaction du 6 et aussi sèche et brutale.

 

 

Une section viêt est arrêter à bout portant,

par des nids de résistance se repliant au bout de 5 mns,

protégés par un autre bouchon, aussitôt mis en place.

Un village est atteint ses accès occupés en force par la compagnie de Lt TRAPP.

Tandis que le bataillon défile au pas de course et s'enfonce de nouveau dans la forêt plein Sud.

Pendant ce temps les bearcats mitraillent sans répit la piste jalonnée aux fumigènes.

A force de buter sur des réactions inattendues, les tranchants ennemis s'émousse la pression diminue.

La dernière compagnie décroche le bataillon est passé.

L'allure ne ralentie pas.

"La Boutique" continue sans perdre un seul instant de sa cohésion.

Les sections progressent en "perroquet" sans un à coup.

 

LA NUIT TOMBE,

La progression continue chacun sent que la partie n'est pas encore jouée.

Les viêts débouchent dans une clairière

essayent une manœuvre d'enveloppement par les ailes, mais ils n'ont pas le temps,

la 2ème Compagnie et disposée en ligne de front et ouvre le feu de toutes ses armes.

En l'air les bearcats rameutés par radio s'en donnent à coeur joie avec autant de viêts dans une clairière.

Mais les viêts s'accrochent,

BIGEARD harcèle ses avant-gardes, l'ennemi n'abandonne pas facilement la chasse.

Pour les dérouter,

BIGEARD envoie les dakotas larquè des lucioles loin au Nord de son itinéraire.

L'allure de la colonne ne ralentit pas malgré les obstacles.

 

Bilan de la journée:

2 Blessés légers de la 1ère Compagnie.

Pertes Viêt: 40 Tués et Blessés dénombrés,

2 F.M récupérés.

 

7 Janvier 1954,

 

4 Heures:

UNE RUMEUR...

"On n'a gagné, ils ont abandonné la poursuite."

Le régiment 66 est tombé dans le piége il s'est lancé à la poursuite des lucioles.

Le Bataillon poursuit son mouvement toute la nuit par

BAN KOUD KHEN, BAN NA HANG HOI, BAN DONG THA DA.

 

9 Heures:

Le Bataillon fait liaison avec le 3ème BPVN au gué de BAN NA DONG.

 

10 Heures:

Le Bataillon s'installe (Aucune indication sur le lieu.),

en protection d'une batterie d'artillerie.

Rien d'autre à signaler pour le reste de la journée.

 

 

8 Janvier 1954,

Le Bataillon s'installe en P.A défensif (Aucune indication sur le lieu.)

Des émissaire et patrouilles sont lancés en toutes directions R.A.S.

(Aucune indication sur les compagnies et les lieux.)

Arrivée du Capitaine THOMAS, adjoint au chef de corps avec le Lt PORCHER

avec un renfort de 30 hommes de la B.A.

 

9 Janvier 1954,

Poursuite des travaux.

Aération du P.A. toutes directions.

R.A.S.

 

22 Heures:

Receuil du 3éme B.P.V.N. au gué de BAN NA DONG.

 

10 Janvier 1954,

Reconnaissance lancée vers PHUKKHA HNIA

par la 1ère Compagnie.

Liaison avec le 2/3 R.T.A. par la 2ème Compagnie au village

de BAN THONE NINE NE.

Rien d'autre à signaler.

 

11 Janvier 1954,

 

15 Heures 30:

Le Bataillon à 4 Compagnies légèrs effectue un raid de va et viens sur BAN HINE SIU

en vue de récupérer quelques blessés du 3ème B.P.V.N. restés dans le poste.

 

19 Heures:

La 2ème Compagnie atteint l'objectif, huit blessés sont récupérés

et ramenés à BAN NA UONG.

 

22 Heures 30:

Le Bataillon arrive à BAN NA UONG.

 

12 Janvier 1954,

Aménagement des positions.

R.A.S.

 

13 Janvier 1954,

Rien à signaler pour cette journée.

Renfort de 11 hommes et départ de 26 hommes sur la B.A.

 

14 Janvier 1954,

Seul mouvement de la journée

le Lt PORCHER rejoint la B.A. avec 13 hommes.

 

 

15 Janvier 1954,

Le Bataillon fait mouvement de BAN NA UONG à la côte 157.

(Aucune indication sur le lieu.)

Puis pousse une reconnaissance vers BAN KOUT XOUNG.

R.A.S.

 

16 Janvier 1954,

Reconnaissances envoyées à BAN KOUT XOUNG et BAN NA SONG KHONE.

( Aucune indication sur les compagnies.)

 

17 Janvier 1954,

Le Bataillon relevé par le 1er B.P.C. fait mouvement sur BAN NA UONG.

 

16 Heures 30:

Arrivée du Bataillon à BAN NA UONG.

 

18 Janvier 1954,

Le Bataillon fait mouvement à pied sur DONG HENE, puis est enlevé par camions jusqu'à SENO.

Ou il s'installe en réserve au P.A.

 

19 Janvier 1954,

Installation sur les positions.

R.A.S.

 

Du 20 au 31 Janvier 1954,

Aménagement du P.A "REPOS" et instruction.

Etat récapitulatif des pertes:

10 Tués au combat et 22 Blessés.

 

 

 

 

 

 

FEVRIER 1954,

L'effectif opérationnel du Bataillon est de 612 parachutistes.

 

 

1er Février 1954 ,

L e Bataillon est stationné à SENO, où il occupe les P.A.

( Aucune indication sur les compagnie et les lieux.)

Dans la journée R.A.S.

 

2 Février 1954,

La 4ème Compagnie part en reconnaissance dans la région,

de SAN NA PHANG.

Installée en point fort elle lance des émissaire sur

BAN PHONE NGAM, BAN HINE SIU et BAN NA UONG,

R.A.S. sur les villages.

Pour les autres Compagnies instruction.

 

3 Février 1954,

La 4ème Compagnie pousse des reconnaissances sur BAN PHONG PHANG

et BAN NA CHANE.

Aucune présence viêts n'est signalée dans ce secteur.

 

16 Heures:

La 4ème Compagnies rejoint SENO relevée par la 1ère Compagnie.

Les 2ème et 3ème Compagnies continuent l'amélioration des travaux de défense et l'instruction.

 

4 Février 1954,

Aménagement des unités dans leurs P.A Est de SENO.

P.C, C.C.B et 2ème Compagnie ensemble et les autres Compagnies seules en P.A.

(Aucune indication sur les lieux.)

 

5 Février 1954,

- Construction d'emplacement de repos pour les hommes.

- Reconnaissance des plans de feux.

- Recensement du matériel de secteur laissé à la charge du Bataillon.

Rien d'autre à signaler pour la journée.

 

Du 6 au 13 Février 1954,

Aucune information sur l'emploi du temps du Bataillon.

 

Du 14 au 23 Février 1954,

R.A.S.

 

24 Février 1954,

21 Heures:

Le Bataillon à quatre Compagnies légères est enlevé par camions.

 

23 Heures:

Débarque aussitôt les compagnies 1, 2 et 3 continuent leurs progressions à pied

et installes des fortes embuscades. (Aucune indication sur les lieux.)

La 4ème Compagnie reste en place en protection P.C. et des véhicules.

Rien à signaler.

 

25 Février 1954,

Pour cette journée des reconnaissances sont poussées sur

BAN PHAK KHADA, BAN PHOM HGAM et BAN THAT DRNG.

( Aucune indication sur les compagnies.)

Des émissaires sont envoyés à BAN KOK DENG.

Dans les 4 villages aucune trace de passage de viêt récent.

 

18 Heures:

Le Bataillon rentre à sa base de SENO et réoccupe ses emplacements.

 

26 Février 1954,

R.A.S.

 

27 Février 1954,

Visite de Général GILLES commandant les T.A.P.I. et L' E.D.A.P.

et du Colonel SAUVAGNAC.

Rien d'autre à signaler

 

28 Février 1954,

Début de l'aérotransport du Bataillon sur HANOI.

 

 

MARS 1954,

 

1 Mars 1954,

Les derniers éléments du Bataillon arrivent à HANOI.

 

2 Mars 1954,

Le Bataillon est au "REPOS" au séminaire.

 

3 Mars 1954,

BIGEARD est convoqué par le général COGNY

le 6 doit aller de suite sur l'aérodrome de CAT BI à HAIPHONG.

MISSION:

Montait la garde auprès des avions, menacés par des saboteurs viêts.

Prendre contact avec le LT-COLONEL BRUNET.

Aucun mouvement pour le Bataillon.

 

4 Mars 1954,

20 Heures:

Le Bataillon fait mouvement par voie ferrée sur HAIPHONG.

Il est enlevé par camions en direction de l'aérodrome de CAT BI.

 

21 Heures:

Installation du Bataillon dans la base.

Le Premier contact entre les deux hommes ne sera pas sans problème,

Le LT-COLONEL n'a pas précisé du tout l'arrivée du Bataillon sur sa base.

Mais BIGEARD comme à son habitude ne s'était pas laissez marché sur les pieds.

 

5 Mars 1954,

Organisation et implantation des Compagnies.

 

6 Mars 1954,

Reconnaissance détaillé par unité.

Reconnaissance zone de KIEM AN (Aucune indication sur les compagnies.)

pour préparation embuscades.

 

7 Mars 1954,

Le Bataillon est alerté au profit de la base de CAT BI

 

1 Heures 35 :

Attaque d'un commando suicide venu incendier un appareil et capturé hors de l'enceinte

de la base par la section du Lt DATIN.

Bouclage effectué limite Sud du terrain, camp, route de DOSON.

 

11 Heures:

Retour des unités.

Bilan:

1 Homme de troupe Blessé.

4 Viêts Tués, 3 prisonniers.

Grenades, équipements et bouteilles incendiaires récupérés.

Après cet épisode le LT-COLONEL BRUNEL va

accepte de revenir sur ses préventions et mettre au point avec BIGEARD

les modalités de la protection de la base.

 

 

 

 

8 Mars 1954,

Reconnaissances effectuées série village Nord du terrain aviation.

Préparation embuscade sur digue Nord-Ouest.

Reconnaissance effectuée sur TINH HAI HOPLE,

PHONG CAU, Sud DOSON et KIEN AN.

Pour embuscade de nuit.

 

9 Mars 1954,

Dans la nuit jusqu'au matin les embuscades sont dressées mais rien à signaler.

Dans la journée implantation des compagnies autour des 4 parkings principaux.

 

10 Mars 1954,

Patrouille dans zone village Nord du terrain.

Patrouille Sud HOPLE.

(Aucun indication sur les compagnies.)

 

11 Mars 1954,

Fin de journée:

Transport sur HAIPHONG et retour.

Le Bataillon est rassemblé CAT BI.

 

12 Mars 1954,

Une préparation du bouclage de la région de HOPLE.

Rien d'autre à signaler.

 

13 Mars 1954,

3 Heures 15 :

Départ de l'opération fouille de la région HOPLE.

 

15 hameaux sont fouillées.

(Aucune indication sur les compagnies et les lieux.)

 

16 Heures:

Rassemblement à CAT BI.

 

Bilan:

Quelques suspects remis au chef de district.

 

14 Mars 1954,

Le Bataillon fait mouvement par route en direction de GIA LAM.

 

15 Heures:

Le Bataillon se rassemble à GIA LAM.

 

16 Heures:

Installation défense terminé.

2 Compagnies à BAT NGOC THI.

1 Compagnies à TU DINH THON.

(Aucune indication sur les Compagnies.)

R.A.S.

 

15 Mars 1954,

Le Bataillon est en alerte aéroportée au profit du camp retranché de DIEN BIEN PHU.

 

Le Bataillon fait mouvement sur HANOI.

BIGEARD était dans le bureau du Général COGNY.

"J'ai besoin de vous à DIEN BIEN PHU Tout va mal.

Vu de HANOI, l'affaire me paraît mal commandée..."

BIGEARD a compris,

une longue route, des efforts incessants vingt mois écoulés de la fatigue, du sang.

Une fois de plus probablement on lui demande de se sacrifier.

Doit-il envoyer en enfer ces hommes qui sont arrivés au terme de leur séjour ?

" Mon général, mon Bataillon en 20 mois d'Indochine

n'a jamais eu le temps de souffler.

Mes hommes ont mérité de rentrer en FRANCE"

" Non BIGEARD. Votre bataillon est indispensable."

"Quand sautons-nous?"

"Demain"

 

" Saut vers 15 Heures sur une DZ à proximité du point d'appui d'"ISABELLE",

à 6 kilomètres au Sud de DIEN BIEN PHU.

 

Saut terminé regroupement du bataillon puis progression vers DBP."

 

Retour au séminaire où il convoque les commandants de Compagnies.

"Messieurs nous sommes en alerte aéroportée."

 

Notre mission: Renforcer la garnison.

Demain nous sautons sur DIEN BIEN PHU

" Je sais ce que vous pensez, reprend BRUNO, "

 

Nous avons été de toutes les fiestas et nous avons, dans les jambes, un sacrés nombrent de kilomètres.

" Ça va mal. les Thais qui tenaient le piton "Anne-Marie"

ont abandonné leur position sans combat.

Ils ont décidé que cette affaire ne les concernait plus et sont rentrés à la maison."

" Et le Colonel commandant l'artillerie s'est suicidé dans son abri."

"J'ai demandé à COGNY de vous laisser tranquilles, et lui ai dit

que j'étais prêt à partir avec n'importe quel autre Bataillon !..."

 

"Mon commandant, réplique TRAPP,

vous ne pensez tout de même pas que nous souhaitons rester hors du coup ?

Nous sommes fatigués, nous désirons tous rentrer en France.

Mais ce que nous souhaitons ne compte pas."

 

" Tout à fait d'accord, enchaîne BOURGOIS

nous sommes les meilleurs.

Nous partirons avec vous. C'est normal."

 

J'ai contacter le général pour cette "anecdote"

"Je m'en souviens comme si c'était hier... (Le ton de la voix du général a changer)

Beaucoup ne font pas en revenir… D'autres en reviendrons mais atteint dans leurs chairs

Ils savent aussi que leur mission à DIEN BIEN PHU relève du sacrifice."

 

Mais pour finir une phrase qui me restera dans mes oreilles pour le reste de ma vie.

"Merci MR DAMONGEOT pour votre travail et de leurs rendent hommages.

ILS LE MERITES."

 

 

Quelques heures avant d'être largué sur DIEN BIEN PHU.

(Un Verdun dans la jungle.)

 

Le général BIGEARD aura cette remarque.

" Mon regret, les emmener dans cet enfer si prés de leur

rapatriement aucun problême, autant que moi, ils désirent

ce combat persuadés que nous allons en transformer l'issue."

 

 

Reverront ils HANOI et leur séminaire.

 

 

16 Mars 1954,

 

LE DERNIER SAUT.

L'effectif du 6 est de 613 parachutistes.

Une anecdote du Colonel ALLAIRE

C'est donc moi qui ait annoncé à mes gars que nous retournions en pays THAI.

J'ai même ajouté que si je voyais bien comment nous irions et que je ne voyais pas comment nous en reviendrons."

Ce qui m'a valu d'avoir un gars en plus sortie de l'hôpital, parce que il ne voulait rester

à HANOI sans les copains qui risquaient de ne plus revenir.

Ce fut le premier blessé de la section, et à eux on ne cache pas la vérité."

 

7 Heures:

Les camions chargés des paras du 6.

quittent le séminaire situé à l'Est de HANOI pour se dirigé vers l'aéroport.

Une fois sur le tarmac les hommes s'équipent de leurs parachutes.

 Bien qu'ils aient fait ces gestes des dizaines de fois,

chacun vérifie que son voisin a bien installé son "pépin".

Puis c'est l'attente.

 

9 Heures:

Le P.C de DE CASTRIES envoie un message,

indiquant que l'opération aéroportée peut avoir lieu

et que la zone de saut n'est pas sous le contrôle de l'ennemi.

Dans les avions, le calme régne mais les esprit sont tendus.

Pour beaucoup de parachutistes c'est leurs cinquième sauts opèrationnel au sein du 6ème B.P.C.

Le temps est clair avec quelques turbulences

2 Heures de vol à peine, se déroule sans encombre,

ils débouchent sur la cuvette, les chefs les ont avertis que l'affaire ne sera pas facile.

 

11 Heures:

Les dakotas se présentent sur la zone de saut à 250 mètres d'altitude.

séparés d'une minute les uns des autres.

     L'axe de largage en évitant l'artillerie et le DCA,

Les 42 dakotas qui transportent le 6 abordent la longue plaine de DIEN BIEN PHU par le Sud.

A droite la NAM YOUN, enroule ses méandres au milieu du paillasson jaunâtre

des rizières piquetées d'obus.

A gauche, et en retrait, un grand point d'appui ovale "ISABELLE".

La lampe passe du rouge au vert et le klaxon retentit.

Les 42 Dakotas larguent les 613 hommes.

Sur une D.Z située à proximité du point d'appui "ISABELLE"

à 6 kms au Sud du camp retranché.

Théoriquement hors de portée de l'artillerie vietminh.

En réalité, aux aléas d'un saut opérationnel,

s'ajouté les obus qui causent un certain nombre de dégâts dans les rangs paras.

La descente dure moins 2 minutes.

 

 

Un témoignage sur ce 16 Mars du Caporal au feu PIERS.

"Nous sautons en renfort de la garnison qui est attaquée depuis le 13, cette fois la DZ

est degagée et le regroupement ce fait sans prôbleme.

Le Caporal/Chef Hamel a succédé à Massé rapatrié en fin de contrat.

Les obus tombent, nous sommes allongés au bord de la route.

Les ordres arrivent, nous faisons mouvement, HAMEL et moi marchons à reculons regardant

nos hommes et les exhortant à prendre des distances, soudain c'est l'enfer,

des obus tombent et je me retrouve à terre sans connaissance, quand je reviens à moi je cherche de vue le groupe,

tous sont blessés ou morts impossible de le savoir.

Je me tourne vers l'autre côté et apercevant le sergent BALISTE qui parle dans le combiné de son poste radio,

je lui demande de transmettre que les 2 pièces mitrailleuses sont H.S .

A dix mètres de moi HAMEL gît sur le dos, il a le bras gauche coupé,

moi j'ai trés mal à l'épaule gauche et dans le dos, du sang coule sur ma main.

Je tente de me rapprocher de LEPOITEVIN il a une énorme blessure au thorax, il est inconscient.

Les vietnamiens TRAN VAN CHUONG, NGUYEN VAN LY, NGUYEN VAN BO, NGUYEN VAN THU sont sans vie.

La pièce commandée par le Caporal/Chef NGUYEN VAN KY a subi le même sort ils sont tous hots de combat.

Un 4x4 passe des légionnaires m'embarque et me conduisent vers leur P.C ou je recevrai les premiers soins.

Je dois être évacué le soir sur l'antenne principal pour y passer une radio. j'arrive bien à l'antenne,

mais le poste de radiographie à été détruit par un obus.

J'apprends la mort de mon ami LEPOITEVIN, un infirmier me dit que notre chef de pièce HAMEL

a été évacué, en tout cas je ne le retrouverai pas à l'antenne.

Ne pouvant passer la radiographie, je suis mis avec les blessés qui doivent être évacués si un avion se pose.

Après plusieurs tentatives, je finirai par prendre place à bord d'un dakota qui se pose dans la nuit du 24 au 25 Mars.

Direction à HANOI et l'hôpital LANESSAN.

Diên Biên Phu est fini pour moi, mon bataillon sera dissout et je serai rapatrié sur la France.

Malheureusement je laisse dans cette terre d'INDOCHINE une partie de ma vie.

Une vilaine blessure qui ne cicatrisera jamais et qui continuera de me hanter jusqu'à ma mort

J'ai beau me dire que c'est le destin, jamais je ne me consolerais de ne pas avoir participé

avec ma compagnie à la suite de cet épisode de la bataille.

Jean-Paul HAMEL reprendra contact avec moi quelques années plus tard

ayant retrouvé l'adresse de mes parents. Nos retrouvailles furent heureuses,

mais nous ne parlerons pas de ce 16 mars!

La peur de réveiller les démons ? Pourquoi avons-nous été epargnés ? Pourquoi sommes nous vivants ?

Fasse que je retrouve un jour DéDé et nos vietnamiens."

LUCIEN PIERS.

 

 

 

Une à une les compagnies atterrissent

la terre vibre, les éclats sifflent, les obus de 105, que les artilleurs envoient à profusion.

 

 

Malgré tout,

les hommes arrivent à se regroupent  vers un arroyo qui borde

le long de la zone de saut avant de prendre la direction des "ELIANE."

 

Légères pertes au sol par tirs d'artillerie et mortiers.

2 Hommes de troupes Tués.

Blessès par éclats d'obus:

3 S/Officiers et 15 Hommes de troupes.

 

Blessés au saut:

3 Officiers dont BIGEARD,

1 S/Officier et 9 Hommes de troupes.

 

Les 4 Compagnies s'installent en catastrophe dans ces trous

auxquels manque un toit et surtout le matériel pour l'édifier.

Le Bataillon va avoir la lourde tâche de s'enterrer sous le feu.

Elle sera remarquablement menée à bien en un temps record.

Les paras  creusent abris et tranchées et non que le système D

 pour étayer leur position, au pied d'ELIANE 4.

Sur ELAINE 4 avec le 5ème B.P.V.N, cette position

est en deuxième ligne, couverte par DOMINIQUE 1,

ELAINE 1 et ELAINE 2.

 

17 Heures:

BIGEARD demande une jeep pour rejoindre le P.C. du GONO.

A la nuit, les 4 compagnies sont installent,

prêt à intervenir au profit du prochain point d'appui attaqué.

Le P.C de BIGEARD avec la Compagnie de commandement dont les mortiers de 120 m/m

est installé au sommet de la colline est vite creusé et

son toit est constitué de planches  si peu épaisse qu'on se demande

comment elles peuvent supporter l'amas de terre accumulé en protection.

Les Compagnies ne sont pas plus favorisées.

Le 6 occupe les flânes et la base interne du croissant,

pour l'instant hors de la trajectoire des 105 adverses.

Les Compagnies de combat sont réparties au tour du point d'appui

tenue par le 5e BPVN.

La 2ème Compagnie au Nord,

la 3ème Compagnie face au Sud-Est vers ELIANE 2,

la 1er Compagnie face Nord-Ouest,

et la 4ème Compagnie face à DOMINIQUE.

Le cimetière du 6 sur le flanc Ouest de la colline.

 

17 Mars 1954,

1 Compagnie avec chars font liaison vers C.R. "ANNE-MARIE."

La reconnaissance prise sous un violent tirs d'artillerie se replie.

Il désigné la 4ème Compagnie, elle est prise à partie

à découvert par des canons et des mitrailleuses implantées sur les collines.

La 4ème Compagnie a été stoppée dans les collines.

 

6 Heures:

L'ordre de repli est donner à la 4ème Compagnie.

Pertes:

4 Hommes de troupes Tués et 4 Hommes de troupes Blessés.

 

On admet que des avions ne pourront plus se pose à DBP et décoller que de nuit, au prix de risques considérables.

Trois jours aprés le début de l'attaque et contre toutes les prévisions DBP est privé de son meilleur soutien.

 

18 Mars 1954,

 

Dés le cinquième jour de la Bataille,

le secteur Nord de DBP qui comprend les trois P.A BEATRICE, GABRIELLE, ANNE-MARIE,

était rayé du camp retranché.

( Dans son livre le général LANGLAIS explique les raisons de la chute aussi rapide des positions périphériques.)

 

 

Organisation travaux défense.

Etude contre-attaque au profit "ELAINE et DOMINIQUE".

Le Bataillon manque de matériaux pour couvrir ses positions.

La D.C.A. est trop active ce jour on le parachutera de nuit

Pertes: 3 Hommes de troupe Blessés dont 1 évacué.

 

19 Mars 1954,

Construction abris, étude reconnaissance contre-attaque.

(Aucune autre information sur cette journée.)

 

Pertes: 13 Hommes de troupe dont le LT ELISE.

1 Homme de troupe Tué.

12 Parachutistes du Bataillon sont evacués,

dont certains du 16 Mars .

 

20 Mars 1954,

Travaux défensifs. Organisation du P.A.

 

21 Mars 1954,

Sérieux accrochage du Bataillon à l'Est des positions sur les premiers

mouvements de terrain à l'Est de "DOMINIQUE."

Objectif efficacement traité par artillerie et mortiers.

Pertes: 4 Hommes de troupe Blessés.

 

22 Mars 1954,

Organisation des postions "ELIANE 4."

1 s/officier et 4 Hommes de troupe sont parachutés en renfort.

 

23 Mars 1954,

Préparation reconnaissance en vue opération de route

vers "ISABELLE." pour le lendemain.

Pertes: 2 Hommes de troupe blessés.

 

24 Mars 1954,

7 Heures:

Le Bataillon est en opération d'ouverture de route vers

" ISABELLE" sur la rive Ouest.

 

9 Heures:

La liaison est faite.

 

10 Heures:

Accrochage sérieux avec un fort élément V.M.

à 200 Métres Ouest de BAN COMY.

1 Compagnie V.M. avec 57 S.R. et F.M.

cette accrochage va durée jusqu'à 15 Heures.

 

17 Heures:

La mission est terminée.

Pertes: 1 Sergent et 1 Hommes de troupes Tués.

2 Sergents et 1 Hommes de troupe Blessés.

sur rive Est NAM YOM.

Travaux organisation terrain.

"Depuis 9 jours à DBP , j'ai pris la mesure.

Sur "Elaine 4" règne un moral extraordinaire,

entente parfaite entre le Bataillon et celui de BOTELLA"

" Le LT ALLAIRE ne cesse de se déplacer de point d'appui en point d'appui

avec ses mortiers de 81 et ses canons sans recul.

Il envoya quelques giclées sur les vîets et

leur donner l'impression que toutes nos positions sont truffées d'armes lourdes"

 

26 Mars 1954 ,

Occupation et nettoyage du MONT CHAUVE et de "DOMINIQUE 6".

Pertes 1 Hommes de troupe Tué.

6 Hommes de troupe Blessés.

 

23 Heures:

Sonnette du 5ème B.P.V.N.

décroche de "DOMINIQUE 6" suit harcèlement

 

27 Mars 1954,

3 Heures:

Elle est remise en place sous protection du 6.

Dans la journée une embuscade du Bataillon au Nord "DOMINIQUE6 "

tombe sur une fort rassemblement travailleurs V.M.

enterrés et lui cause de lourdes pertes. (Non communiqué.)

Le Bataillon reçoit pour mission de faire sauter un important système

de trancher et de blockhaus édifiés durant la nuit et qui coupe la piste.

 

7 Heures:

Le Bataillon démarre en tête la 2e compagnie de TRAPP.

Pendant 3kms la progression est normale.

Les deux commandos  de tête (Lt Corbineau, Lt Salamens.),

escaladent les diguettes, s'appuient mutuellement aux passages difficiles.

Le Lt SALAMENS  débouche sur le village de BAN KHO LAI

qui s'embrassent le feu se déchaîne!.

Le Lt SALAMENS reste bloqué à 30 mètres du Lt CORBINEAU,

qui se porte à sa rescousse.

 

Les hommes tombent encadrés par les impacts.

Il faut plus de 5 heures aux 120 paras de TRAPP,

et au 2 chars restant donc le 3éme a était touché à bout portant,

par une fusée de bazooka.

Et appuyé d'ISABELLE et PA central par les 105

de l'artillerie, pour emporter un blockhaus et 100 mètres de tranchées.

 

Il y avait un Bataillon dans le réduit.

A la tombée de la nuit BIGEARD se présente au PC de DE CASTRIES,

-"BRUNO, il faut que tu ailles me chercher la D.C.A viêt à L'Ouest."

-"Quand ça"

-"Demain prend les moyens qu'il te faut, mets ton affaire en musique

tu as carte blanche. "

DE CASTRIES lui explique sur le plan les villages de BAN BAN

et de BAN ONG PET à 2 kms du P.C.

-"D'accord, ce sera fait deux objections

seulement consentir une casse sérieuse chez les meilleurs

et m'accorder plus de temps pour préparer l'opération."

-"Pour la casse on verra quand au temps, mets toi au travail tout de suite."

 

 

 

28 Mars 1954,

Plus aucune lettre ne peut quitter DIEN BIEN PHU.

Action contre D.C.A. Viêts agissant sur BAN NAM BO.

 

2 Heures du matin:

Briefing:

Auquel participent,

- Le Capitaine THOMAS adjoint de BIGEARD

-Le Commandant CLEMENCON, Commandant un bataillon de la légion.

-Le Capitaine HERVOUET, Commandant les chars.

-Le Commandant TOURRET, Commandant le 8eme CHOC.

-Le Commandant GUIRAUD, Commandant le 1er B.E.P.

-Le Colonel Commandant l'artillerie.

-L'Officier  appui aérien.

 

MISSION:

Anéantir le maximum d'armes D.C.A.

situées dans les tranchées viêts à l'Ouest des "ELAINE".

Sur ordre de BIGEARD décrochage rapide en manoeuvrant rapide,

en profitant de la totalité des appuis.

 

RENSEIGNEMENTS SUR L'ENNEMI:

-La division 308 à l'Ouest,

-Un régiment signalé dans la zone d'action.

-2 Bataillons en protection de la D.C.A.

 

CONCEPTION DE L'OPERATION:

-Bataillon de la légion en recueil

en place à 5 Heures du matin.

- 8eme CHOC axé sur BAN PAN,

-6éme B.P.C. axé sur BON ONG PET,

 

6 Heures:

Tête de Bataillon à 300 mètres de l'objectif.

-Le 1er B.E.P. en réserve suivra le déroulement à la radio,

prêt à intervenir si besoin préavis de 5 minutes.

- Le PC avec la compagnie de la légion en recueil, au centre du dispositif.

 

APPUIS ARTILLERIE:

-A 6 Heures, concentration sur BAN PAN

Avec 36 canons et mortiers.

-A 6 Heures 10, même scénario sur BON ONG PET.

-A 6 Heures 15, 50% des moyens artilleries au 8e CHOC,

50% au 6e B.P.C. diriger directement par les commandants de compagnies.

 

BLINDES:

Les chars camouflés à proximité du P.C de BIGEARD

prêt à agir sur son ordre au profit de l'unité la plus engagée.

 

5 Heures 50:

BIGEARD  chuchote dans son combiné radio.

-" BRUNO à tous"

-" Dans l'ordre 6e, 8e BEP, votre mise en place est-elle terminée ?"

Il égrène la litanie des unités, attend  qu'elles coupent par deux fois le bruit

de fond signal conventionnel pour indiquer que tout va bien.

 

6 Heures 15:

Le contact est pris, les combats extrêmement violents, acharnés.

A quelques centaines de  mètres en arrière, les pièces de l'artillerie et

De mortier de 120 et 105 s'abattent.

La préparation commence, elle doit durer 30mns.

Au plus prés des compagnies de tête.

La terre vole le roulement s'amplifie devient orage,

le déluge de fer et de feu s'abat sur l'ennemi.

Déjà les sections de tête se glissent hors des boyaux,

en rampant, gagnant sous le feu des mètres et dés mètres.

Autant de moins à parcourir tout à l'heure, à découvert, face aux mitrailleuses ennemies.

 

 

" Je me souviens que les 105 avaient tiré un peu trop prés dés premiers lignes du 6,

et les copains en n'avaient pris pleins la gueule.

Bigeard avait poussé une colére carabiné. Je sais plus qui étaient au 105 mais je pense qu'ils n'ont pas une médaille..."

 

 

 

6 Heures 30:

L'aviation prend le relais ainsi que les mortiers du LT ALLAIRE.

-"BRUNO à PIERRE (Tourret 8e choc) et à THOMAS (second du 6e),

à vous de jouer"

L'écho du dernier obus vient de retomber que 300 parachutistes

se ruent en avant de bond en bond, ils grignotent le terrain.

Les viêts se sont ressaisis et ouvrent à leurs tours un feu nourri sur l'assaillant.

Un combat dantesque, âpre ou chacun donne le meilleur de lui-même.

2 Bataillons au complet en face d'eux, les paras sont quatre fois moins nombreux.

Malgré des passes difficiles, ils auront toujours le combat à leurs mains.

Dans le ciel les bearcats son exacte au rendez-vous,

sans attendre commence son matraquage de balles et de napalm.

La terre tremble sous les balles, l'air vibre sous les langues de feu du napalm.

Mais les paras ne lèvent pas les yeux.

Ils rampent, se regroupent, bondissent de trou en trou.

La section du LT VIGOUROUX est en pointe,

l'échange rageur des rafales et des grenades.

 

Un combat d'infanterie au milieu du tonnerre.

En avant le LT active ses hommes.

A 20 mètres d'eux une mitrailleuse,

3 grenades s'envolent, franchit le parapet et disparaît derrière un tumule de terre.

Le LT bondit, près de lui, le chef des voltigeurs DOAN

emmène son groupe, fait trois pas et tombe... MORT.

Ses hommes le dépassent, ils tombent à leurs tours.

Alors seulement les grenades éclatent.

Le LT VIGOUROUX à sauté dans l'emplacement de la mitrailleuse,

elle est hors d'usage la boite de culasse percée par un éclat,

autour les six servants sont morts.

 

 

Il contact BRUNO directement,

-"BRUNO ? objectif atteint... j'ai des pertes,

mais je viens de piquer une mitrailleuse.

La main du LT qui retombe laissant échapper le combiné.

Les voltigeurs comprennent, mais trop tard le LT glisse sur le coter.

Il vient de recevoir une balle en plein front.

Le corps du LT est ramené par ses hommes au P.C du 6.

Les compagnies sont sur la brèche depuis près de 4 heures.

Le front s'étend sur plus 1 kms, sur le terrain,

c'est une mêlée sauvage.

Des trous pris et perdus.

Des tranchées sont l'objet de furieux corps à corps

qui se terminent au poignard.

 

10 Heures:

Il est impossible à l'artillerie comme à l'aviation d'intervenir,

c'est désormais une explication de fantassin à fantassin.

La 1er celle de LE PAGE au milieu du PA ennemi grignote le terrain.

Les viêts se sont retranchés dans des sapes creusées au fond des boyaux.

Pour les neutraliser, il faut les sortir, hommes par hommes

à la grenade à la baïonnette, au poignard.

BAN PAN et BAN ONG PET disparaissent

presque entièrement dans la poussière et la fumée.

Au Sud, la 4e compagnie celle de DE WILDE a pénétré profondément dans le dispositif ennemi.

Une à une ses sections ont conquis les boyaux d'accès qui rejoignent la tranchée principal

ou risquent d'arriver des renforts.

 Le plus urgent consiste à bloquer cette tranchée.

La section de JACOBS est engagée, à 30 mètres, contre un fort élément ennemi.

Placé une pièce FM récupérée  par une section voisine en bouchon, face à l'Ouest.

 

Très vite,

le combat s'engage le piège se referme sur l'ennemi

a dépêché des renforts aux 2 Bataillons bousculés, trop tard les paras tiennent le terrain.

Pour déboucher, les renforts sont obligés de sortir de la tranchée et de s'aventurer sur le glacis.

C'est le massacre. !

 

 

Pendant 2 Heures durant, la petite équipe de la 4e bloque les viêts.

Derrière eux, les camarades peuvent manœuvrer,

investi les alvéoles de pièces, neutraliser les armes lourdes.

Neuf longues heures à se battre, à donner des assauts, à ramper, à bondir,

se faire tuer sous la chaleur et les obus adverses...

BIGEARD appelle ses chefs de compagnies.

Tous ont atteint leurs objectifs.

 

15 Heures:

Le repli est décidé appuyé par toute l'artillerie,

l'aviation et les 81 du LT ALLAIRE, qui fera tirer prés de 3000 coups.

La 4e compagnie elle a perdu ses 2 Officiers,

DEWILDE a été touché par une balle de 12.7.

Et JACOBS a été tué en assurant le repli.

La 1er compagnie prés d'une dizaine de tués, et deux fois plus de blessés.

 

Bilan est trés trés lourd:

16 Tués dont 4 Officiers, (Lt JACOBS et LT LEVIGOUROUX.)

23 Blessés dont 4 Officiers ( Lt DE WILDE.)

2 chars bazookés.

 

Pertes ennemies:

350 Tués environs dont 1 chef de Bataillon.

1000 probablement hors de combat.,

5 armes lourdes de D.C.A.

14 F.M.

100 armes,

10 prisonniers de la division 308.

De toute l'histoire de la guerre d'Indochine jamais encore n'avait

été réalisé un tel bilan au combat.

Le tout à l'actif du 8ème et 6ème B.P.C.

Autre sujet légitime de fierté pour les paras, ils ont fait preuve que hors de portée

de l'artillerie ils étaient meilleurs fantassins que les bo-dois.

Ils ont attaqué à un contre dix.

 

BIGEARD pour sa part, et très loyalement rend hommage

à ceux auxquels il devait son succès," A mes cadres, à mes hommes,

à TOURRET et son Bataillon."

La piste d'atterrissage est désormais impraticable du fait de

l'artillerie viêt-minh.

 

29 Mars 1954,

Au matin, en présence de BIGEARD et de ses officiers,

le LT VIGOUROUX  est inhumé au cimetière central.

 

BIGEARD laisse le commandement du 6 à THOMAS.

 

BIGEARD devient l'adjoint de LANGLAIS.

Des mouvements ennemis sont signalés à l'Est.

 

BIGEARD le signale à LANGLAIS

qui décide d'aller inspecter les défenses des points d'appui des premières ligne,

les DOMINIQUE et les ELIANE.

1 Compagnie du Bataillon en renfort 5ème B.P.V.N.

 Sur ELIANE 2 à 100 mètres devant une vive fusillade éclat

le LT LEBOUDEC interroge,

le LT DATIN (1er Commando de la 3ème Compagnie.)

rend compte, il est sur le mont chauve.

-" Il y'a du gros devant moi..."

-"Repliez vous, je vais faire donner les mortiers."

 

ALLAIRE est prêt.

-"Les quatre premiers coups sont déjà sur trajectoire.

-"Bien, je vais voir."

Toute la nuit, le LT DATIN a tenu, sur son éperon du "MONT CHAUVE."

Au matin pour rentrer, il a été obligé de boucher une tranchée

que l'ennemi avait creusé entre sa position et "ELAINE 2."

 

 

 

 

 

 

30 Mars 1954,

Va commencer une des plus grosses Batailles du siège,

 

LA BATAILLE DES CINQ COLLINES.

 

 

11 Heures:

 

Une ouverture de route avec destruction un élément V.M.

région BAN KHG LOI.

 

18 Heures 15:

Il tombe des cordes.

Début d'un matraquage intense par l'artillerie viêts,

particulièrement sur les "DOMINIQUE et "ELIANE".

Dans leurs trous, les paras rentrent le cou dans les épaules.

Ils attendent, ils ne peuvent rien contre des obus, que de subir.

Ils ne voient plus à 10 mètres...

 

18 Heures 30 :

A cet instant le LT ALLAIRE et ses mortiers

sont au pied de "DOMINIQUE 2".

Ils s'enterrent sur place comme ils le peuvent,

dés que l'enfer se calme, ils rejoignent "ELIANE 4",

sans imaginer un instant qu'ils resteront là jusqu'au 7 mai,

sans plus pouvoir bouger.

Les "DOMINIQUE" ont été conquis en 1 heure,

la division 308 au Nord-Est,

la division 310 au Sud-Est ont conquis leurs objectifs.

 

19 Heures 30 :

Les paras du 6 voient refluer les Algériens et les Marocains

les uns abandonnent  "DOMINIQUE 1" ET  "DOMINIQUE 6",

les autres quittent "ELIANE 1 ".

Le 6 censé être la pour la contre-attaque, se retrouvent en première ligne.

 

20 Heures:

Debout sur son abri  BRUNO voit défiler

tous ces nord africains venant d'abandonner

leur position et se dirigeant  sur le centre de résistance principal.

D'"ELIANE" 4 ont entends les légionnaires sur "ELIANE 2"

Les combats dureront toute la nuit.

Malgré les pertes vitales des "DOMINIQUE 1,2,6" et "ELIANE 1",

le moral est extraordinaire,

parachutistes et légionnaires sont fantastiques.

 

22 Heures:

Voila 4 heures que l'attaque des collines de l'Est a commencé

Les parachutistes ont pu se faire une idée de la situation

elle est désespéré.

 

23 Heures:

Le Bataillon intervient aux mortiers 81 sur V.M.

au pied d'Éliane 4"

Le Lt LEBOUDEC est convoqué au P.C de BIGEARD.

"Voilà la situation sur "ELIANE 2",

LUCIANI (BEP), tient toujours il a demandé des renforts

Actuellement les légionnaires de la compagnie MARTIN se dirige vers lui.

Je vous envoie en renfort j'ai choisi la CIP parce que vous connaissez le terrain."

" Au jour TRAPP  ira vous soutenir,

LANGLAIS était prêt à abandonner les pitons quitte à tenter

de les reprendre au matin, je ne suis pas de son avis."

" Il vaut mieux s'accrocher sur ceux qui peuvent tenir il ne faut pas lâcher à aucun prix."

 

31 Mars 1954,

6 ème B.P.C dans le région "ELIANE 4 et DOMINIQUE 5"

Pourquoi affaiblir le 6, pour reprendre un terrain qu'ils ne pourront pas conserver ?

Un cafouillage s'est-il produit pendant la nuit?

Le Lt LEBOUDEC a d'abord reçu l'ordre de renforcer "ELAINE 2"

aux premières heures mais, quand il se présente à la chicane personne

ne l'attend et il a failli se faire écharper.

 

Le LT raconte: " Je connaissais le terrain qui se trouvait dans mon axe de sortie "Eliane 4 " et je l'avais reconnu quelques jours plus tôt. Nous sommes restés environ une demi-heure, sans vraiment participer à la défense mais sous le feu.

J'ai d'ailleurs perdu un de mes officiers le LT Chevalier qui a reçu une balle dans la colonne vertébrale. La moelle épinière touchée et il a été transporté dans un état grave à l'antenne GRAUWIN,où il est décédé 4 jours plus tard aprés de terribles souffrances. Lee CDT Bigeard m'a ensuite rappelé pour appuyer le LT Trapp sur "Eliane 1".

 

2 Compagnies (3ème Compagnie du Lt LEBOUDEC.)

(2ème Compagnie du Lt TRAPP, la 1er section sera envoyer) sur "ELAINE 1".

 

 

Le matin écrit le Lt TRAPP," Après cette nuit au cours de laquelle, sans vraiment combattre,

nous avions à déplorer déjà trop de pertes, nous devions contre-attaquer "ELAINE1",

abandonné par les marocains.

Attaquer en plein jour un piton organiser, cerclé de barbelé,occupé par des éléments importants, cela semblait une folie.

Il fallait pourtant le faire. Pour moi, il s'agissait d'engager peu

de monde à la fois mais réussir du premier coup.

C'est pourquoi je confiai au Lt CORBINEAU ( mon oncle y figure.),

la mission de prendre pied sur le point d'appui.

Il partit en tête, entraînant ses hommes et réussit."

 

MINUIT:

Le Lt LEBOUDEC transmet les ordres à ses chefs de section.

Un à un les paras de la 4ème Compagnie sortent de leurs trou,

à la lueur blafarde des lucioles,

ils se faufilent hors de leurs tranchées pour atteindre leur base de départ.

 

Il faut pour cela, traverser un glacis exposé au pied "ELIANE 1".

Langue de terre plate qui s'enfonce à découvert sous les viêts

qui ont installé leurs premières bases de feu en limite

basse des réseaux de barbelés.

Courbé sous le poids des munitions et des grenades,

les trois commandos traversent contournent le pied "ELIANE 4"

sautent la piste qu'empruntent parfois les commandos suicide,

entre "ELIANE 4" et  "ELIANE 2", après une route toute droite.

TRAPP a envoyé une estafette, pour aiguiller

les paras le long d'une piste dégagée

récemment au bulldozer,

qui grimpe en trace directe jusqu'aux bords du P.C de LUCIANI.

 

1 Heure:

LEBOUDEC arrive au sommet "ELIANE 2"

LUCIANI tient toujours épaulé par 150 légionnaires

Un par un les paras de la CIP commencent à déboucher sur la crête.

Dans le bruit, fureur, fumée et explosions.

Sur le "MONT CHAUVE" les armes lourdes donne à pleins en direction

de "ELIANE 2".

Sur l'aile gauche, les viêts ont entamé un débordement en faisant

sauter un par un le réseau de barbelés.

Il faut attaquer c'est la seule solution pour éviter  l'encerclement.

Mais les paras savent que peu d'entre eux ont une chance d'en revenir entiers.

Ils se regroupent, en rampant à distance d'assaut.

Dès que les sections sont prêtes.

Les paras foncent...

en hurlant, et entame le combat, des hommes tombent,

fauchés par les rafales et les torpilles.

En queue de section le sergent PERRIN, relève les blessés,

encourage les hésitants

Il galope, dédaignant se baisser devant l'ennemi.

La compagnie du Lt TRAPP vient renforcer les copains.

Les viêts s'accrochent, puis hésitent et par petits paquets,

commencent à décrochent.

A l'aube:

Ils repassent la brèche du réseau de barbelé.

 

6 Heures:

La radio ennemi annonce

-" La colline 464 est à moitié conquise"

 

Mais le Lt TRAPP rectifie:

-"ELIANE 2 est toujours à moitié à nous".

Ce qui est certain c'est qu'avec moins de 150 hommes,

les pars et légionnaires ont contenu 12000 ennemis lancés

en vagues compactes contre un petit sommet dont ils  croyaient ne faire qu'une bouchée.

DE CASTRIES décide de contre-attaquer,

il fait appel à LALANDE qu'il charge de monter une opération

avec le 3/3e REI accompagné par trois chars du Lt PREAUD

il se trouve sur "ISABELLE"

De dégager en prenant à revers, "ELAINE 2 "

les tranchées en bouchons installées dans la nuit par les viêts.

 

 

 

8 Heures:

"ELIANE 2" est dégagé.

Le 6ème reprend "ELIANE 2"

 

13 Heures 30:

Le 6 sur "ELIANE 1" et le 8ème CHOC sur "DOMINIQUE 2"

Les deux contre-attaques constituent la plus grave

erreur commise à DBP depuis le début de la Bataille.

Pourquoi affaiblir de bons bataillons (8e choc et le 6 ),

pour prendre un terrain qu'ils ne pourront pas  conserver.

Contre toute logique DE CASTRIES et LANGLAIS

maintiennent l'ordre de contre-attaque.

 

T.O HANOI:" Pas de renfort"

Pour le Lt TRAPP il s'agissait d'engager peu de monde à la fois

mais réussir du premier coup.

C'est la section du Lt CORBINEAU de prendre pied sur le point d'appui.

Le Lt dispose sa section au bas de la pente,

à l'abris de rebord de la piste,

il interroge son radio (mon oncle) du regard,

 

C'EST L'HEURE.

Une enjambée le porte sur la route défoncée,

grasse de la pluie de la nuit.

Quelques pas et le terrain s'infléchit, vers le haut.

Tandis que les premiers tireurs ennemis,

embusqués derrière des remparts hâtivement

creusés pendant la nuit, se dévoilent un à un.

Les paras ralentissent, les jambes sciées par l'effort,

grenades, rafales, cris.

 

Le haut du piton a disparu dans la fumée

du barrage d'artillerie et de mortiers.

Il ne se sont même pas aperçu qu'ils avaient coiffé la première tranchée.

A la même hauteur, le 6e CIP aborde à son tour

la première ligne de défense.

 

Le Lt LEBOUDEC tombe, la poitrine traversée de part en part.

L'adjoint du Lt emmène la 6 à l'assaut et s'écroule,

les jambes fauchées par l'explosion d'une grenade.

 

7 Heures:

Le Lt CORBINEAU avance toujours la terre se soulève se pulvérise

et noircit, il arrive au sommet du piton,

se retourne, appel son radio pour hurler son succès

il tombe, fauché à son tour.

Il y a un instant de flottement dans la section.

 

Autour du corps du LT, étendu au bord de la tranchée,

trois hommes sont tombés, après avoir tenté de lui porter secours.

(CROCHEMORE, RONGEAT et mon ONCLE).

 

Au-dessus des compagnies, l'aviation hurle et se déchaîne.

 

9 Heures:

Les compagnies poursuivent leur conquête,

l'assaut ne s'est pas brisé sur la résistance ennemie.

CAZENEUVE a rameuté les survivants de la section,

il les a regroupés, leur a donné de nouveau objectifs.

Pendant des heures, attaques et contre-attaques se succédent

sans répit pour le sommet " ELIANE 1".

 

La compagnie de TRAPP a la désagréable surprise de trouver

les tranchées de cette position complètement éboulées,

alors que les tirs ennemis s'amplifient.

Sans abris les paras du 6, allongés dans la boue grasse,

cherchent à se faire le plus petit possible.

 

Les paras du Lt TRAPP installent leur point de résistance.

Ils sont relevés en début d'après-midi par la 1ère du Lt LEPAGE.

 

15 Heures:

Lt LE PAGE, le seul commandant de compagnie encore valide

fait le point à BIGEARD

" Avons réoccupé les 3/4 de la position,

mais nous ne tiendrons que si nous recevons des renforts..."

 

15 Heures 30:

Il faut lâcher "DOMINIQUE2"

 

17 Heures:

" ELIANE 1" a été reprise, mais la bilan est lourd au 6

Le colonel LANGLAIS ordonne aux deux compagnies

de décrocher, faute d'avoir pu obtenir des renforts parachutés.

 

18 Heures:

BIGEARD donne l'ordre au Lt HERY de se porter sur "ELIANE 2"

avec la 4e compagnie réduit de moitié.

L'ordre donne au Lt et de "casser du viêt"

pour donner de l'air à la position.

La 4 se met en marche l'obscurité est rayée par des centaines de

traceuses sur fond d'éclatements répétitifs.

L'approche est difficile car les viêts matraquent les itinéraires.

 

20 Heures 30:

Une forte préparation d'artillerie ennemie annonce

que les  mécanismes de la bataille se

réenclenchent et qu'une nouvelle nuit blanche se prépare.

 

La compagnie HERY qui avait entrepris le nettoyage des "CHAMPS-ELYSEES"

reçoit de plein fouet le choc de la première vague d'assaut.

 

22 Heures:

LANGLAIS laisse BIGEARD juge:

S'il ne peut vraiment plus tenir, qu'il se replie...

Bigeard ne le veut pas et CASTRIES non plus

 

23 Heures:

L'ordre replie pour les Compagnies du 6,

sur "DOMINIQUE 2" et "ELAINE 1".

Au soir, il ne reste pour seuls points d'appui, à l'Est que

"ELIANE 2" et " ELIANE4 ".

Les viêts tiennent tous les autres...

 

Le bilan est lourd:

A l'exception de LEPAGE, tous les chefs de section

ont été tués ou blessés.

 

Certains, ont repris leur place, voire le commandement de

leur compagnie c'est le cas de Lt DATIN qui remplace Lt LEBOUDEC.

La 4ème Compagnie ( Lt DEWILDE ) sera dissoute et les survivants répartis entrent

les 3 autres compagnies.

 

Bilan Pertes du mois de MARS 1954.

10 Officiers: 2 Tués et 8 Blessés.

8 S/Officiers: 1 Disparus, 6 Tués et 22 Blessés.

194 Hommes de troupe: 3 Disparus, 38 Tués et 153 Blessés.

Soit 233 Parachutistes.

 

 

 

AVRIL 1954,

La Bataille va atteindre en AVRIL un niveau de violence

qui surprendra tous les observateurs.

L'effectif opérationnel est de 401 Parachutistes.

 

1 Avril 1954,

Mon oncle ce jour et nommé au grade de CAPORAL.

 

La pression continuer à se maintenir sur l'ensemble du camp retranché.

Aux premières heures, après une nuit effroyable

"ELAINE 2" tient toujours.

Sur "ELIANE 2",

les 3 Compagnies dont celle de S-chef SAUTEREAU

se battent sans discontinuer depuis 36 heures.

 

Sur "ELIANE 4",

c'est l'apocalypse !

Terre noircie, labourée par les obus, paras enterrés vivants,

les hommes hagards n'ont pas dormi une minute, fatigues

qui s'ajoute à toutes celles endurées depuis 21 mois!.

 

Pertes:

11 Hommes de troupe tués,

4 Hommes de troupe Disparus et 1 Officiers.

30 Hommes blessés, 4 S/officiers et 26 Hommes de troupe.

 

2 Avril 1954,

Le rédacteur du journal du 6 écrit "Très lourdes pertes pour toutes unités.

Effectif marchant réduit 50%".

1 Compagnie (Aucune information sur la compagnie.)

contre-attaque et reprend " ELAINE 2"

en collaboration avec 2 Compagnies du 1er B.E.P.

 

Le reste du Bataillon appuie la contre-attaque.

Trés lourdes pertes pour toutes unités.

Contre-attaque réussis sur "ELIANE 2".

 

Pertes:

6 Hommes de troupe portés disparus,

1 officier tué (Le Lt BOURGOIS.) ,

1 S/officier tué,

4 Hommes de troupe tués.

24 Hommes de troupe blessés.

 

3 Avril 1954,

Continuation des travaux défensifs.

Installation des unités sur des nouveaux emplacements.

1 Compagnie sur "ELAINE 2"

1 Compagnie sur "ELIANE 3"

P.C et C.C.B.sur "ELIANE 4"

Dégagement et nettoyage "HUGUETTE 6" .

Intervient une nouvelle et très courte durée.

Elle est due à l'initiative du Viêt-minh,

qui propose aux français de venir récupérer des blessés

de " HUGUETTE 7".

 

4 Avril 1954,

Il ne faudrait pas imaginer qu'avec le terme de la Bataille dite des CINQ COLLINES

s'achève une période de combats aussi violents qu'incertains.

Certes, les deux adversaires sont également épuisés.

Si s'achève une bataille pour quelques objectifs précis, ne lui succède ni une trêve

ni même un semblant d'accalmie.

Les combats quotidiens vont se poursuivre pour une tranchée,

contre une patrouille, pour un point haut.

Les deux artilleries vont continuer de tonner pour réduire les positions de l'adversaire.

 

4 Heures:

Dans son P.C, BIGEARD écoute les comptes rendus des combats,

sur "ELAINE 2".

 

La compagnie de TRAPP tient toujours, aux côtés des légionnaires du BEP.

Sur "HUGUETTE 6" la contre-attaque piétine.

" Peux-tu faire quelque chose" c'est la voix LANGLAIS".

BIGEARD fait appel le Cpt THOMAS, son second

et lui demande d'envoyé une Compagnie du 6.

Cela sera la 1er Compagnie du Lt LEPAGE,

aussi une Compagnie du 8eme CHOC,

en direction "HUGUETTE6".

Dehors, il fait presque jour.

 

La 1er compagnie traverse en colonne par un la RP41,

saute dans le radier NAM YOUN passe devants les P.C puis oblique vers le Nord.

Au bout de la piste, des éclairs jaunes ponctuent les roulements du combat.

 

5 Heures:

La 1er Compagnie a sauté dans un drain, destiné à collecter l'eau

de la piste d'aviation c'est une tranchée rectiligne,

excellent itinéraire d'accès vers "HUGUETTE6".

Les viêts ont retenu là leçon et, cette nuit

ils ont bloqué le débouché du drain avec un bataillon frais.

BAILLY ( 8éme CHOC ) est venu buter contre lui,

depuis 1 heure, il se bat, essayant de forcer le passage.

 

BIGEARD est à la radio prévenant LEPAGE.

"Je t'envoie tous les appuis d'artillerie possibles.

Mais il faut passer..."

" BAILLY,  de LEPAGE, j'arrive..."

" T'arrive à point."

 

LEPAGE est sorti du drain, a découvert il engage sa compagnie

vers le Nord.

Il dépasse BAILLY et rejoint CLEDIC qui a entrepris

le nettoyage systématique du point d'appui investi.

LE PAGE arrive à point nommé pour donner à la contre-attaque

un peu d'élan.

Il a choisi l'axe le plus exposé, qui passe par la tranchée centrale!.

Il commence comme CELDIC à nettoyer le terrain.

 

6 Heures:

L'assaut viêt marque le pas,

le général commandant la division 308

fait alors donner son 4eme bataillon.

" LEPAGE de BRUNO ? comment ça se passe?"

"c'est dur, mais nous tiendrons le choc"

CLEDIC tient, LEPAGE tient.

 

6 Heures 30:

Ils n'ont pas gagné 1 mètre, mais à moins de 150,

ils supportent le choc de plusieurs milliers d'assaillants.

Dans la bagarre un coup de mortier atteint le P.C du bataillon de renfort,

privés d'ordres au petit jour les viêts commencent à décrocher.

Ce qui n'était en face qu'un repli devient retraite, puis déroute.

Les petits bo-dois se jettent dans les réseaux de barbelés pour tenter de fuir.

Ils y sont écrasés par les rafales d'obus de 120.

 

8 Heures:

LEPAGE a reconquis le dernier bastion au nord d'"HUGUETTE 6".

 

<

 

 

5 Avril 1954,

Pertes:

(Suite blessures)

2 S/Officiers,

2 Hommes de troupe.

 

6 Avril 1954,

Les tranchées viêts sont au pied du réseau de la face Ouest.

"ELAINE 4"

Les travaux organisation et défense se poursuivent.

 

Pertes:

Le Lt CHEVALIER est Tué en effectuant une reconnaissance.

3 Hommes de troupe Tués,

1 S/Officier et 7 Hommes de troupe Blessés,

1 Hommes de troupe Disparu.

3 Hommes de troupe autochtones désertent.

 

7 Avril 1954,

Implantation du Bataillon:

1 Compagnie sur " ELAINE 2 ",

1 Compagnie sur " ELAINE 3",

Le P.C. et le C.C.B. sur " ELAINE 4".

 

Pertes:

3 Hommes de troupe Blessés.

 

8 Avril 1954,

Les Compagnies sont toujours aux mêmes endroits.

Ravitaillement en munitions.

Les mortiers du Bataillon sur "ELAINE 4" harcelle les positions

"ELIANE 1" et "DOMINIQUE 5".

 

Pertes:

2 Hommes de troupe Tués,

3 Hommes de troupe Blessés.

 

9 Avril 1954,

Dans la soirée,

Trois heures durant, un matraquage inouï d'obus de 120 s'est abattu

sur les pentes d'"ELIANE 4" ou se trouve le P.C de BRUNO.

 

10 Avril 1954,

Une nouvelle tranchée viêts coupe le terrain d'aviation.

"Nous allons reprendre "ELIANE 1",

j'en ai assez de recevoir des obus sur la tête."

C'est une idée qui n'est pas venue sans bonnes raisons à BRUNO.

Il s'en explique:

"Malgré nos pertes, la lassitude, il faut bluffer les Viêts, ne pas lui donner l'impression

que nous sommes KO technique.

Puisqu'il faut crever, mieux vaut prendre l'initiative que de subir"

 

"J'ai réglé les appuis d'artillerie, d'aviation, mais j'ai besoin

d'avoir un élément rapide et souple, ayant une mentalité de vainqueur,

pas besoin d'être nombreux, mais décidés."

Bigeard décide d'envoyer 2 compagnies de TRAPP avec 80 hommes

parmi lesquels nombre de blessés légers !.

 

Le LT TRAPP explique,

" Le 10 à l'aube je suis chargé de reprendre une deuxième fois la position prise le 31

car la nôtre devient intenable, nous sommes au contact toutes les nuits et de jour,

les viêts qui sont plus haut que nous font du tir au lapin sur les imprudents.

Le morceau est dur à enlever car depuis dix jours les viêts ont eu le temps de s'installer.

Deux de nos chefs de section sont tués, les deux autres blessés.

Les combats se passent au corps à corps, grenade, baïonnette, lance-flammes,

renforcé par LEPAGE la position est prise vers midi et deux compagnies du II/I RCP

s'y installent...

Nous redescendons au repos (Si l'on peut dire).

C'est nécessaire, il ne me reste guère plus de trente hommes valides, plus un officier

en dehors de moi. En raison de nos pertes la compagnie DE WILDE est dissoude

et une partie du personnel m'est affecté."

 

Le LT TRAPP  a reçu la veille quelques éclats de mortiers.

Du côte de LEPAGE il reste 85 hommes,

  et la 3e compagnie (Le LT LEBOUDEC)

commandé par le LT PERRET.

4 Heures:

BIGEARD s'est installé dans un trou face "ELIANE 1".

Cette fois, BIGEARD est décidé.

 

Deux nouveaux LT son affectées aux 6.

Le LT LE ROY et LT BLANC.

Le LT-COL LANGLAIS  a l'intention de reprendre "ELIANE 1"

mais cette fois, contrairement à ce qui s'est passé le 31 mars,

il aura du monde pour relever l'unité chargée de l'assaut.

Au 6, les paras se préparent à l'épreuve.

 

BIGEARD fait creuser de nuit un boyau d'approche qui permettra

aux paras de rester moins de temps à découvert et de gravir

la pente "ELIANE 1" en collant au barrage d'artillerie.

 

5 Heures:

Les 2 lieutenants sont venus chercher les derniers ordres.

BIGEARD leur dit:

"J'ai fait creuser, une tranchée qui part "ELIANE 4"

jusqu'au pied d'" ELIANE 1", à distance d'assaut.

Le lt PERRET vient d'arriver au PC qu'après avoir vérifier

l'exécution de la mise en application des ordres de détail.

" Compagnie en place."

BIGEARD reprend

"La préparation d'artillerie débutera à six heures,

vous grimperez  jusqu'à la limite de sécurité..."

"Négatif BRUNO" intervient TRAPP

"La dernière fois, les viêts avaient eu le temps de relever la tête

avant que nous ayons pu coiffer leurs tranchées.

Je propose d'agir comme ils le font en serrant au plus près nos tirs

de préparation, il faut être sur leurs trous avant qu'ils réalisent ce qui leur arrive."

 

 

Le Lt LEPAGE est d'accord.

" Les limites de sécurité, c'est bon pour les manœuvres du reste,

les 120 tirent à moins de 600 mètres de leurs emplacements.

Alors que le règlement prescrit de ne pas tirera moins de 800 mètres

en avant des troupes amies, il faut ignorer le règlement."

" OK vous progresserez sous le feu jusqu'aux premières lignes."

 

6 Heures:

Un roulement démarre, s'amplifie, se précise.

Les 105  passent en hurlant au-dessus des compagnies

prêtes à bondir depuis la tranchée d'assaut.

Les 105 explosent sur les pentes,

sur la crête plus haut les 120 craquent sur le sommet.

Profitant des brouillards matinaux les Compagnies empruntent le boyau

et attendent l'éclatement des derniers projectiles pour avancer

d'une cinquantaine de mètres.

 

Sur la face Ouest d'"ELAINE 4 ", ALLAIRE a rassemblé

les 20 pièces de 81.

Il expédie des fumigènes sur le mont chauve et le mont fictif

pour masquer les créneaux de base de feu ennemi.

 

6 Heures 10:

La préparation d'artillerie se poursuit.

Le 3e commando du LT SAMALENS et la première vague,

ils escaladent en courant les dernières pentes.

Devant eux, les obus de 105 éclatent laboure le sol.

Ils savent que dans 2 mns, quand l'artillerie se taira,

ils devront être au bord des boyaux.

 

6 Heures 15:

Les tirs stoppent,

les Français ont envoyé 1800 coups sur "ELAINE 1".

Maintenant, en appui direct, la 2e compagnie ne dispose que de ses armes!.

Le Lt PRIGENT a fait creuser des petites sapes, dans laquelle se sont

glissés des équipes de mitrailleuses qui prennent à leur compte

le balayage latéral des tranchées.

Les 16 vietnamiens du 3e commandos,

en hurlant ont bondi sur les viêts encore assommés par les obus,

et le nettoyage des boyaux a commencé.

Ils sont 16 en premières vagues contre 2 compagnies

et pourtant ils progressent.

 

    A côte d'eux le 2e commando du LT CORBINEAU

s'est mis dans la bataille,

suivi du 1er commando du LT BALISTE.

La Bataille se poursuit au corps à corps.

Rien n'arrête leur élan,

ils ne se défendent plus, ils attaquent

et l'offensive aiguise leur enthousiasme.

 

Des hommes tombent, ils sont déchaînes un combat insensé et merveilleux.

Une fois de plus les paras du 6 se mesurent, à armes égales,

avec leurs adversaires, ils font preuves qu'ils les surclassent.

Ils sont moins de 200 contre 2 bataillons remarquablement enterrés,

décidés à tenir et qui s'accrochent.

 

Sur le sommet, tout est noir et rouge et le bruit.

Les paras s'accrochent, grignotent l'ennemi, le neutralisent, l'anéantissent.

 

12 Heures:

Six heures que le combat a commencé,

Le LT TRAPP ne s'est pas aperçu du temps qui s'étaient écoulées.

 

Le LT TRAPP bouscule ses hommes il sait que les viêts vont réagir,

il faut sous le feu ennemi qui ne faiblit pas, qui sent la rage

impuissante et l'improvisation.

 

Organiser la position, creuser des emplacements

défendable au milieu des blockhaus démolis.

 

12 Heures 30:

Le dispositif est organisé est tourné vers l'Est.

LEPAGE qui a débouché quelques minutes plus tard

est sur la droite au Sud.

 

Entre eux PERRET et sa 3e.

Les viêts contre-attaquent aussitôt, mais les paras sont prêts.

Derrière eux le bataillon BRECHIGNAC.

BIGEARD intervient,

-"Pas d'embouteillage sur le sommet"

Il redoute la concentration, qui fait la cible trop belle aux canons ennemis.

 

Les Lts TRAPP, LEPAGE et PERRET tiennent mais

éprouvent  les plus grandes difficultés à conserver le terrain

si chèrement acquis...

C'est maintenant que les pertes sont les plus élevées

 

Chez PERRET la liste des blessés s'allonge.

Le Lt De FROMONT, son adjoint, a été projeté à terre par

une grenade il refuse de se faire évacuer.

 

Chez TRAPP, SALAMENS a été touché,

Le Lt CORBINEAU, viens d'être atteint par une rafale,

"Dans un autre livre il est indiqué que le LT est blessé

par éclats de grenade et évacué sur l'antenne chirugicale.

Il a été tiré à l'abri dans un trou par deux parachutistes

qui ont payé ce geste de leur vie

et qui couvrent de leur corps celui de leur chef.

(DUCOURET ET THIERRY)"

 

BALISTE est en pointe, autour de lui ses meilleurs voltigeurs

ils se battent comment des lions.

La pression ennemie est forte, les contre-attaques

partent de trop loin,

se font hacher par les mitrailleuses de PRIGENT.

 

13 Heures:

Les viêts débouchent, le 1er commando recule.

BALISTE a lancé un message de détresse.

PRIGENT a compris que quelque chose ne collait pas dans ses appuis,

sort et va se rendre compte.

 

Deux de ses mitrailleuses ont été anéanties par un coup au but.

Un 57 a explosé à l'intérieur de leur niche.

Il rameute d'autres hommes, réorganise son tir.

Par radio appelle BALLISTE, mais celui-ci

vient d'être tué, sur sa tranchée.

PRIGENT repart dans son abri, devant lui explose

un obus de 120.

 

 

 

 

Il reçoit la gerbe d'éclats dans le ventre.

Il tombe, se relève une volonté surhumaine l'habite "Ne pas mourir".

Il trouve la force de faire quelques pas appel son adjoint

le Sergent BOTTE,

" Je suis mouché, je vais aller me faire soigner. Pendant ce temps,

tu prends le commandement de la section lourde."

Il s'éloigne, il ne peut faire que quelques pas,

il titube... et tombe,

il est mort avant de toucher le sol.

 

15 Heures:

La contre-attaque viêt se développe

TRAPP renseigne BIGEARD.

Le viet est partout au contact et la colline n'est reprise qu'à moitié.

 

A la nuit tombante, la position est conquise, les défenses,

tournées vers l'Est assurées.

Les rescapés de l'attaque peuvent s'en aller,

ils sont relevés par les 2 compagnies du R.C.P.

TRAPP rédige l'état de ses pertes

sur 80 hommes engagés, 15 Tués, 22 Blessés.

(Dont les Lts LE ROY, CORBINEAU et COMBANEYRE.)

Les Hommes du 6 ont payé cher l'assaut lancé sur "ELAINE 1".

Avec la perte du terrain d'aviation,

tout espoir de relève ou d'évacuation sanitaire est définitivement ôtée

aux combattants et aux blessés.

 

11 Avril 1954,

De CASTRIES procède à une réorganisation de son système de commandement.

Il désigne BIGEARD pour assister LANGLAIS aux interventions.

Le 6ème BPC revient officiellement au Capitaine THOMAS.

GIAP  ne peut se permettre d'abandonner aux français,

et qui bloque son offensive de l'Est.

 

Les bo-dois du viêtminh remontent à l'assaut.

Sur leurs positions les 2 compagnies du R.C.P ont donné l'alerte.

Sans renforts ils ne pourront pas tenir.

BIGEARD envoie des renforts.

"Ils seront là dans 1 heure, il me reste la 3e compagnie

au pied "ELAINE 1."

Le Lt PERRET  rameute ses sections, ils les renvoient sur

la pente à la rescousse du R.C.P.

Les  paras du R.C.P et de BIGEARD mêlés tiennent  le choc,

rendant coup pour coup, sans se soucier des pertes énormes

qui creusent des vides sanglants dans leurs rangs.

 

Le Lt DE FROMONT alerte directement BIGEARD.

"BRUNO tout va bien, les viêts décrochent le point est fait "

"Maitenant, la position est tenu par la légion... rejoignez votre compagnie"

"Je suis en liaison avec la légion, il reste encore quelques salopards à Régler"

" mais ne vous entassez pas sur le piton."

La concentration sur un espace réduit, cible magnifique pour les obus ennemis.

 

BIGEARD répète sa communication s'inquiète rappelle.

" Ici LOULOU MARTIN du BEP:

Le Lt DE FROMONT  vient d'être tué d'une balle en plein front." (1h10.)

BIGEARD repose son combiné d'un geste las.

Le S/officier SAUTEREAU regroupe la section dispersée sous les coups de mortiers

et rend compte du décrochage.

Les caporaux FRAISE et RAGOUILLAUX portent dans une toile de tente

le corps sans vie du Lt DE FROMONT qui sera inhumé sur la position du 6.

Le cimetière du 6 était sur le flanc Ouest de la colline (Eliane 2).

 

12 Avril 1954,

Est une mauvaise journée, mais depuis le 13 MARS, existe-t-il de bonnes journée à DBP.

"J' ai l'impression de déserter, d'abandonner mes hommes après avoir

laissez le bataillon au capitaine THOMAS"

Il règne un silence particulier qui tranche avec la fureur

des combats de la nuit.

"ELAINE 1" laisse échapper de la fumée,

comme si cette terre se révoltait de la violence des hommes !.

TRAPP  lance l'assaut avec sa 2e compagnie,

LE PAGE et la 1er monte derrière TRAPP,

avec deux lance-flammes du génie.

Les lignes téléphoniques ont été hachées par l'artillerie viêt,

la radio ne sert plus que pour des demandes urgentes de munitions

où des appels au secours !.

 

Depuis la reprise " ELIANE 1"

un calme relatif s'est établi sur DBP.

Pour les Français, conserver ces postions est essentiel.

 

En cette fin de mois d'AVRIL,

en 50 jours de bataille, en dépit des efforts de l'ennemi pour

écorner chaque jour un peu plus les limites du camp retranché,

jamais personne n'évoque la possibilité de la défaite.

Le jour, la vie quotidienne s'organise en dépit du harcèlement

permanent de l'artillerie et des mortiers.

Toutes les nuits, les paras interviennent, courant au feu pour colmater une brèche,

enrayer une attaque, reconquérir un bout de tranchée,

dix fois perdu, dix fois repris.

On se bat dans la boue,

au milieu des cadavres empilés d'où s'échappent des mouches.

Il y'a longtemps qu'on n'enterre plus les morts.

 

Malgré tout, contre tous, les combattants de DBP s'obstinent à croire,

ils suivent à la radio la progression de la colonne crève-coeur

qui monte du LAOS, à leur rescousse

et puis, objectivement, après 50 jours de bataille rien encore n'est perdu.

 

"Nous avons encore de bonnes positions" affirme BIGEARD.

Sur le terrain il a raison, le dispositif reste encore solide.

A L' Est les deux collines "ELIANE 1 et ELIANE 2"

assurent une couverture qui interdit le déferlement

des divisions ennemies.

 

13 Avril 1954,

Aménagement P.A harcellement artillerie et mortiers.

 

14 Avril 1954,

Implantation sans changement, aménagement des positions.

Harcellement des positions par tirs de mortiers et de snipers.

Abandonner "HUGUETTE 6" la surface totale de DIEN BIEN PHU

est réduite de 20% et le tiers de la piste d'aviation tombe aux mains des viêts.

 

Pertes:

1 Hommes de troupe Tué,

2 Hommes de troupe Blessés.

 

15 Avril 1954,

Mon oncle à ce jour 22 ans.

 

Lisons le commentaire du Lt TRAPP sur cette journée.

(Pris dans les hommes de d.b.p. pages 278.)

"La journée fut un véritable enfer.

Les viêts, au mépris des pertes, pilonnèrent la position encore

occupée par leurs propres troupes pour nous empêcher de progresser.

A midi, après de durs combats au corps à corps et sous un matraquage

permanent de l'artillerie viet, nous étions maîtres de la moitié de la position."

Opération liaison est ravitaillement pour cette journée.

 

Pertes:

1 S/Officier décédé suite Blessure.

2 S/Officiers blessés.

 

16 Avril 1954,

Liaison de ravitaillement "HUGUETTE 6".

Aménagement positions

 

Dans la nuit du 17/ 18 AVRIL 1954,

Une compagnie du 6 a été dirigée sur les lieux de l'action

celle du LT LEPAGE et le S-LT LECUE

qui se trouve en pointe du dispositif.

Il emprunte d'abord le drain puis coupe à travers la piste d'atterrissage,

pour atteindre les premiers barbelés de "HUGUETTE 1".

Les deux éclaireurs et le sergent du groupe de pointe

viennent d'être fauchés par des tirs et reste cloué

 sur les plaques métalliques de la piste.

Les traceuses passent à moins de 50 cms du sol

impossible de manœuvrer.

 

Le S-LT LECUE essaye de régler le tir des premiers obus du

LT ALLAIRE, dans l'obscurité il cherche son radio mais

celui-ci venait d'être tué à moins de 2 mètres.

Il reçoit une balle qui provoque un énorme bruit

de tôle froissée sous son casque.

 

Le projectile a ouvert la boîte crânienne et le cerveau.

Il reste conscient pour réaliser qu'il était devenu muet

et qu'il ne pouvait appel et paralysé.

Une lente descente aux enfers commençait.

 

La tête ensanglantée, S-LT LECUE gît sur les plaques PSP.

2 de ses hommes finissent par l'empoigner et tente de le faire

courir sous les tirs, sans même  s'apercevoir qu'une de ses jambes

ne répond plus aux sollicitations du cerveau.

L'amener au PC de LEPAGE qui lui adresse quelques parole apaisante

et ordonne de l'amener au triage.

LEPAGE fulmine d'être sans liaison radio avec sa section de tête.

 

Pertes:

1 Hommes de troupe Tué.

6 Hommes de troupe Blessés et 1 S/Officier.

 

17 Avril 1954,

Liaison ravitaillement avec "HUGUETTE 6".

Organisation du terrain.

 

Pertes:

1 Homme de troupe Tue,

8 Hommes de troupes Blessés,

1 S/Officier blessé le S/lieutenant LECUE.

 

18 Avril 1954,

Dimanche de pâques

Aménagement positions.

Repli garnison HUGUETTE 6.

 

Pertes:

1 Officier Blessé (Lieutenant LE BOUDEC.),

2 Hommes de troupes Blessés.

 

19 Avril 1954,

Une compagnie du 6 relève la 7ème Compagnie du 2ème BEP ,

sur ELIANE 2. (Aucune indication sur la Compagnie.)

 

Dans la nuit du 19/20 AVRIL 1954,

Il n'est toujours pas possible de dormir et les sonnettes sont au contact.

Le harcèlement par l'artillerie dure plus de 4 heures et des tirs de mortiers.

 

20 Avril 1954,

Position inchangée, travaux organisation mais surtout

harcellement Viêts.

Parachutage de nuit de 2 Hommes de troupe en renfort.

 

21 Avril 1954,

Pour le camp retranché, l'arrivée de renforts est une nécessité vitale.

Les Hommes sont épuisés. Certaines unités ont perdu la moitié de leurs effectifs.

Organisation du P.A. ELAINE 10,

Protection, construction tranchée entre HUGUETTE 1 et HUGUETTE 3.

Et toujours harcèlement artillerie Viêt et le bilan n'est pas bon pour le 6.

 

Pertes: 1 Officier Tué (Lieutenant BLANC.)

10 Hommes de troupe Tués.

 

22 Avril 1954,

1 Compagnie détachée sur HUGUETTE3. (Aucune indication sur la Compagnie)

Fort harcellement par mortiers et artillerie.

Coup de main sur ELAINE 6, destruction blockhaus. (Aucune indication sur la Compagnie)

 

Pertes:

2 Hommes de troupe Tués,

5 Hommes de troupe Blessés.

 

23 Avril 1954,

Selon une synthése du jour,

les jours de DBP sont comptés.

Le rédacteur estime en effet que "la valeur de la troupe n'est plus

et de trés loin, celle du début".

Trois éléments en seraient la cause:

A) La fatigue extrême des éléments engagés sans relève

dans une bataille qui dure depuis 42 jours.

B) Le manque de chefs. Sur 5000 hommes hors de combat, on

compte 160 officiers. Certaines unités n'ont plus de chefs de section.

C) La lassitude d'une garnison qui, encombrée de ses blessés,

se sent sacrifiée car elle ne voit pas d'issue à sa situation.

Vivant et souffrant sur le terrain avec leurs hommes,

les chefs de section sont les plus exposés.

Il ne faut pas s'étonner de leur usure.

Le troisième  point d'appui Nord-Ouest tombe.

On ne savait encore si les parachutages devaient être

interrompus ou seulement diminués.

Pertes:

1 Hommes de troupe Tué.

2 Hommes de troupe Blessés.

 

24 Avril 1954,

A la suite des opérations de la veille, le point d'appui

"ISABELLE", situé à 4kms au Sud environ de la forteresse,

est isolé et encerclé par l'ennemi qui pousse avec ses travaux d'approche,

malgré les réactions des défenseurs qui s'efforcent dans la journée

de combler les tranchées creusées dans la nuit par l'ennemi.

DECASTRIE décide la reprise de ce PA perdu.

Réorganisation du dispositif et aménagement du P.A.

tranchées et boyaux.

Pertes:

5 Hommes de troupe Blessés.

 

25 Avril 1954,

DIEN BIEN PHU, sous la pluie.

A partir de ce jour le temps devient exécrable dans la vallée.

L' accalmie des derniers jours n'a été que tromperie.

La pluie est là, les orages grondent, il n'y a d'éclaircie qu'en fin de journée.

L'eau s'infiltre partout. Les tranchées sont des bourbiers,

les abris à la limite de l'impraticable.

Personne ne pourra plus assurer aux morts ce dernier geste d'adieu

qu'était une pelletée de glaise sur un être sans vie...

Une Compagnie ( Aucune indication de la compagnie.)

réduit à 100 hommes se retrouve sur "ELIANE HAUT"

Une attaque d'EPERVIER (au sud OPERA),

s'enlise dans la boue.

Travaux d'aménagements des positions.

Tirs de harcèlement de l'artillerie viêt.

Pertes: 2 Hommes de troupe Blessès.

 

 

26, 27, 28 Avril 1954,

La situation de DIEN BIEN PHU est de plus en plus désespérée.

Les travaux d'investissement d'"HUGUETTE 4 et 5 se poursuivent.

En quatre nuits, 300 volontaires environ ont été parachutés.

 

La garnison fait une "sortie limitée", sous la protection

des tirs de mortiers, pour bouleverser le terrain ennemi aménagé en boyaux.

Puis les éléments regagnaient leurs positions sans incidents notoires.

Harcèlements de l'artillerie.

 

Il faut constater que les orages fréquents d'une période de mousson

réduisaient  une activité aérienne déjà insuffisante,

ou l'interrompaient sans cesse.

Sur les trois jours les positions du Bataillon son harcellé par l'artillerie

et mortiers viêts.

 

29 Avril 1954,

La pluie et le temps extrêmement couvert interdisent toute intervention

des chasseurs et bombardiers contre les positions

d'artillerie et les concentrations ennemies.

A l'Est du camp, des patrouilles font des sorties nuit et jour,

et de violents combats ont lieu à quelques centaines de mètres des positions.

Une contre-attaque est menée par le Bataillon et le 8éme B.P.C.

 

30 Avril 1954,

Peu avant la nuit, le ciel s'est couvert et la pluie de la mousson

a inondé les tranchées et les boyaux de la plaine.

Maintenant, pour aller d'un bout à l'autre du camp retranché,

il faut presque deux heures de marche, dans une boue épaisse

et grasse à l'odeur fétide.

 

1 Heure:

Les sentinelles sont à leurs postes.

3 Compagnies se sont partagé leurs secteurs de surveillance.

 

Sur "DOMINIQUE 3" face à l'Est et au Nord-Ouest,

la Compagnie PERRET et ses vietnamiens.

 

Face au Nord, sur "ELAINE 10", la Compagnie de Lt TRAPP.

En dessous, face à l'Est, se tient la Compagnie Lt LEPAGE.

 

Dans leurs trous, au fond des tranchées inondées les hommes

se reposent, équipés, l'arme au côté, les casque sur la tête.

Il y a deux jours qu'ils ne se sont pas lavés, qu'ils n'ont pas pu retirer

leurs souliers ni même leurs équipements.

Ils ne mangent presque plus, les cigarettes et le maxiton distribué pour

empêcher les guetteurs de s'endormir.

 

Il fait froid.

 

Le tonnerre se déclenche.

Une préparation d'artillerie comme jamais encore Diên Biên Phu n'en a subi.

Les coups tombent, dans un fracas assourdissant.

Des blessés hurlent de douleur:

Les viêts ont lancé des obus au phosphore.

Une Compagnie du 6 est désigné pour relève une Compagnie

3/RTA sur "DOMINIQUE 3". (Aucune information sur la Compagnie. )

Harcèlement des positions du 6 par artillerie et snipers.

 

Pertes:

1 Homme de troupe Tué,

9 Hommes de troupe Blessés.

Bilan pertes du mois D'AVRIL 1954,

Officiers: 4 Tués, 5 Blessés,1 Disparu.

S/Officiers: 10 Tués, 20 Blessés, 2 Disparus.

Hommes de troupe: 56 Tués, 136 Blessés, 23 Disparus, 9 Déserteurs.

Soit 268 Parachutistes.

Depuis MARS cela fait 501 Parachutistes.

 

 

 

 

 

 

MAI 1954,

L'effectif

OPS valide est de: 272

 

1 MAI 1954,

Aujourd'hui, pour les parachutistes du 6.

Commencement de leur avant dernier mois de séjour.

Le Bataillon est en opération, il occupe des points d'appui "ELAINE" sur la face Sud-Est

du centre de résistance de DIEN BIEN PHU.

Voilents tirs de harcélement sur les positions du 6 par artillerie mortiers.

Récupération du parachutage. Aménagementd des positions plus tranchée.

Les défenseurs du camp trouvent les viêts bien nerveux,

Ils multiplient les coups de main contre les positions françaises

depuis les hauteurs des "ELAINE".

A partir de cette date, les combats ne cesseront plus

jusqu'au 7 MAI.

 

10 heures:

L'ennemi déclenche l'attaque générale contre ce qui reste de la forteresse

l'infanterie viêts prend position dans des tranchées situées à

moins de 50 mètres des positions.

 

Pendant toute la nuit jusqu'à l'aube, les viêts se glisse sous les barbelés

ou les faisant sauter à l'aide de charge explosive,

réussissent à parvenir jusqu'aux avant-postes français.

 

Dans la matinée, BIGEARD renforce les thais avec

la 3/6 du Cpt PERRET et prend possession du PA avec environ 60 hommes.

Le Cpt PERRET est très déçu par l'organisation du terrain.

Les barbelés sont hachés par les obus et les emplacements

de combats endommagés à la fois par l'artillerie viêts et par la pluie.

 

16 Heures:

Un calme relatif revient.

Sur " DOMINIQUE 3" finira par tomber, pour ne pas être englouti trop vite,

il faut faire quelque chose.

Il demande des rouleaux barbelés

pour les faire déployer devant eux pendant la nuit.

Ils doivent arriver à la tombé de la nuit, il ne reste qu'à régler

que les tirs de mortier.

 

Le Lt DATIN arrive avec l'équipe apportant les barbelés.

Blessés 2 fois en quelques jours, très fatigué et marchant avec difficulté,

le cpt PERRET  le renvoie au P.C du 6 le jugent pas en état de combattre

et ce en dépit d'une volonté sans faille.

L'attente fut brève.

Et puis soudain, la bataille se déplace.

Elle vient à eux.

 

22 Heures 30:

Aprés une très longue préparation d'artillerie, giap lance l'attaque générale.

 

2 Mai 1954,

L'effectif OPS valide du Bataillon est de : 272 Parachutistes.

Pour rappel le 16 MARS l'effectif ayant sauté sur DIEN BIEN PHU est de : 613 Parachutistes.

 

Le Bataillon est mis en position sur "ELAINE 10" avec une section du B.T. 2.

Les positions du Bataillon sont harceler mais une contre batterie effectue

par l'artillerie du Lt ALLAIRE qui tirs sur "ELAINE 1 et ELAINE 6"

 

Un doute pour "ELAINE 6" d'aprés le général LEBOUDEC lors d'une conversation avec lui.

Orage et trombes d'eau.

Le camp manque de munition.

 

3 Heures :

Le Cpt PERRET  est attaqué par un ennemi nombreux et décidé

les viêts ont fait sauter les blockhaus à la grenade.

On se bat dans la tranchée transversale qui mène au PC du Cpt.

 

Les contre-attaque se font de l'intérieur de la position.

Le Cpt PERRET tient, mais ses comptes rendus sont de minute en minute

plus pessimistes.

Il se bat seul, sans espoir de soutien.

Qui pourrait le secourir ?

 

Le Lt TRAPP  sur la face Nord du même point d'appui,

bloque une percée ennemie le long de la rivière.

Le Cpt LEPAGE sur la face Est "ELIANE 10" subit un assaut comparable

à celui de PERRET.

 

BIGEARD enregistre le message il ne peut plus rien offrir,

mais TRAPP intervient.

Au 6 quand un frère d'arme est en difficulté on se SACRIFIE.

"PERRET et HERVE, je te pousse une section."

 

Le LT donne l'ordre au 3e commando de FLAMENT de rejoindre PERRET,

le commando s'enfonce dans la nuit.

Ils marchent à découvert.

Ils entendent les viêts qui s'infiltrent par les boyaux d'assaut

quelques grenades, une brève rafale.

 

Les paras arrivent en plein chaos, il n'y a plus d'avant ni d'arrière

Sur le glacis pleuvent sans arrêt les obus au phosphore,

les paras, à leur tour en hurlant entrent dans la fournaise.

Le viêt-minh continue sont harcèlement avec ses mortiers et des canons.

Quelques patrouilles sortent du camp retranché et tentent de se diriger

vers "ISABELLE".

 

Le CAPITAINE PERRET est porté disparu.

 

3 Mai 1954,

Des mouvements sont signalés face au Bataillon

sur "DOMINIQUE 6 et ELIANE 1 "

Harcèlement des postions du Bataillon par l' artillerie viêt.

réorganisation des unités.

Le viêt-minh déclenche une attaque massive contre la face OUEST du dispositif.

Pertes:

1 Homme de troupe Tué.

14 Hommes de troupe Blessés.

 

4 Mai 1954,

La pluie tombe à torrent.

La journée est relativement calme.

les pluies torrentielles de la mousson arrêtent les combats,

elles font grossir le cours de la rivière qui traverse le camp retranché.

 

C'est dans la boue maintenant que les viêts creusent, comme des taupes,

leurs retranchements pour investir les bastions et se rapprocher à moins de 40 mètres des barbelés.

Organisation des positions défensives et construction de canaux

d'évacuation d'eau.

 

5 Mai 1954,

La pluie tombe à torrent.

L'ennemi semble porter tout son effort contre le centre de résistance "ISABELLE".

Il reste de 2 jours de nourriture.

Poursuite de l'organisation des positions.

Reconstruction d'abris effrondrée.

Harcélement à l'artillerie et au mortiers des positions viêts.

Récupération des parachutages et ravitaillement.

Tirs viêts sur les positions du Bataillon.

 

6 Mai 1954,

Le dispositif ennemi se resserre sans cesse, observe le Cpt TRAPP .Ils creusent la nuit et tout mouvement visible de notre côté est sanctionné par une balle ou un obus.Nous sommes au contact 24 Heures sur 24. Nos pertes sont sévères, par deux fois ma compagnie a été reformée, complétée par le personnels des 3ème et 4ème compagnies dissoutes et par des renforts parachutés de nuit. Cependant, les anciens et les cadres disparaissent les uns après les autres et chaque jour la boutique perd de sa valeur."

 

 

Organisation des positions sur "ELAINE 10"

Le harcélement de l'artillerie devient très intense sur l'ensemble du centre de résistance.

Les viêts ne vont plus tarder à attaquer.

 

Cette nuit est terrible, car elle est une nuit sans espoir.

 

Tous les commandants de compagnie,

seuls sur leurs pitons assiégés, réclament des renforts, des munitions

Mais le gars "PIERRE" n'a plus rien à leur offrir.

 

Un télégramme de HANOI

annonce qu'une attaque générale se déclenchera probablement

dans la nuit, pour le round final.

LANGLAIS et BIGEARD partent inspecter les défenses de l'Est.

Le Cpt LEPAGE 11ème Compagnie vers l'Est.

Le Cpt TRAPP 12e compagnie vers le Nord-Est, le long de la RP41

au pied d'un piton sans nom qui prolonge ELIANE1 vers la plaine.

 

ELIANE 10 est aux ordres du commandant THOMAS.

A son P.C les officiers blessés qui ont rallié volontairement le point d'appui:

LE BOUDEC, DATIN, GAETAN, BOULAY.

Ils ont été rejoints pars les sous-officiers rescapés des combats du 2/05:

MENAGE, VALETTE, FLAMEN, CLERC.

Ils ont tous le visage amaigri, les yeux brûlants.

Depuis trois jours ils n'ont pas dormi.

 

Au petit matin,

le point d'appui tient toujours mais la pression de l'ennemi est terrible.

 

15 Heures:

L'ordre d'attaque pour le soir, transmis aux régiments viêt-minh,

y soulève un enthousiasme extraordinaire.

Des lignes du corps expéditionnaire, on voit à la jumelle,

les hommes harangués par les commissaires politiques lève leurs casques et danse.

On les entendrait presque chanter.

 

Soudain en fin d'après-midi, le harcèlement d'artillerie viêt s'intensifie.

Les derniers abris et les blockhaus qui avaient résisté aux pluies s'aplatissent.

Revenu en hâte devant leurs cartes et près de leurs appareils radio,

LANGLAIS et BIGEARD attendent l'assaut.

Leurs comptes sont vite fait:

BRECHINAC tient les hauteurs de l'Est avec les débris de

quelques bataillons et 2 compagnies du 1er B.P.C.

 

THOMAS la rive gauche,

TOURRET le centre,

GUIRAUD le ,

CLEMENCON et COUTANT le sud avec CHARNOT l'aviateur.

L'artillerie n'interviendra qu'au profit des hauteurs.

Les mortiers des bataillons se chargeront du reste.

 

16 Heures:

Sur ELIANE 10,

TRAPP a signalé qu'il apercevait le sommet des casques de latanier,

des premières sections d'assaut ennemi.

 

16 Heures 45:

Il pleut.

 

 

 

 

Sur ELIANE 10,

La guerre semble arrêtée.

Elle n'est que suspendue, le silence est figés,

le doigt sur la détente des armes.

 

17 Heures:

La pluie, qui s'était interrompue durant la journée recommence

à noyer la vallée, elle s'insinue dans les tranchée,

diluant la boue noirâte en traînées claires.

L'artillerie ennemie se déclenche,

toutes les pièces crachent le feu en même temps,

sous les obus qui pleuvent dru, les paras courbent la tête,

sans peur cette fois ils veulent en finir.

 

19 Heures:

La Bataille est générale mais ce n'est plus un combat à armes égales.

La proportion est terrifiante, les Français se battent à un contre cent.

 

TRAPP rend compte: "C'est mon tour."

Comme gradé, il n'a plu que 3 sous-officiers,

tous blessés 3 semaines plutôt, et 29 hommes.

" BOUTOUX ? BOTTE ? où en êtes-vous ?

 

Le Srgt BOTTE isolé dans un fortin à l'extrémité

Nord-Ouest du point d'appui, au débouché de la vallée

qui descend des pentes de "DOMINIQUE2"

et qui subit les tirs de 120 et des orgues de Staline.

 

Répond le premier:

"C'est dur HERVE, mais cela tient, les viêts sont à 15 mètres ça grouille..."

BOUTOUX est en face au nord.

HERVE de BOUTOUX: "Nous sommes au contact les

premières vagues ont entamé nos défenses et pris dans nos positions.

Aprés un moment de confusion , nous avons rétabli la situation

et, toute la nuit, il y eut un combat de chiffonniers dans les tranchées. "

 

TRAPP ne peut plus rien faire d'autre que de se battre,

il sort de l'abri se porte au bout de la tranchée.

"Mon lieutenant, BRUNO  vous appelle..."

HERVE de BRUNO:

"HERVE si vous estimez ne pas pouvoir tenir repliez-vous

sur LEPAGE, en resserrant le dispositif."

La voix du patron est lasse, marquée de fatigue, imprégnée de tristesse.

Il a assisté, depuis 6 semaines, à la destruction de son bataillon

qu'il avait forgé, homme par homme.

Chaque mort lui a été douloureuse.

 

Le LT TRAPP prend son temps pour répondre

BRUNO de HERVE:

" Je ne plierai pas. On a lâché trop de fois je ne céderai plus d'un mètres..."

TRAPP qui refuse de plier, n'a pas une mentalité de vaincu.

Peu lui importe d'être seul, il est là pour tenir.

 

Le Cpt TRAPP dispose encore d'une soixantaine de paras,

au début de la nuit, la position qu'ils défent est infiltrée par des reconnaissances viets

dont les effectifs s'étoffent au fil des heures.

Sur " ELIANE 3",

au P.C de THOMAS, 2 officiers, CORBINEAU et SAMALENS de la 2e,

blessés et inaptes, se sont levés en entendant le message de TRAPP.

Leur place n'est plus là, dans une relative sécurité, elle est auprès du patron.

 

Le LT CORBINEAU est allé rejoindre son ancienne section avec le srgt BOUTOUX

et ses 10 parachutistes bloquent le débouché du régiment viêt 98.

Les viêts ont investi le PA,

réduisent un à un les nids de résistance où par deux ou trois s'obstinent les commandos.

C'est de l'héroisme, les viêts attaquent, une fois, dix fois,

CORBINEAU, BOUTOUX résistent.

Ils vont se battre toute la nuit.

 

20 Heures:

Des mouvements Viêt suspects sonr remarqués sur la face

Est du centre de résistance.

 

22 Heures:

L'attaque se déclenche sur l'ensemble des P.A " ELAINE"

et le bataillon repousse tous les assauts.

 

7 MAI 1954,

MINUIT,

L'attaque devient général sur DIEN BIEN PHU.

 

2 Heures:

"CLAUDINE 2" est enlevé.

Sur ELIANE 10,

les paras du 6 poursuivent le combat et leur moral reste plus fort que leur fatigue.

Ils ferraillent comme au premier jour mais deux petites compagnies avec deux capitaines

TRAPP et LEPAGE, ne peuvent résister à la pression d'un régiment appuyé par une artillerie

bien approvisionnée.

 

Le Capitaine TRAPP n'est pas satisfait de ces renforts: "J'avais reçu deux sections de la légions pour m'aider, mais les légionnaires n'étaient pas trés chaud. Vers 5 Heures, après un gros matraquage d'artillerie, ils se volatilisèrent.

 

 

Des combats très durs sont en cours sur les positions du Bataillon

les viêts occupentune partie du point d'appui .

 

4 Heures:

"ELIANE 2" est enlevé.

"ELIANE 4 perdu en partie est réoccupé par une contre -attaque.

Le Bataillon s'accroche sur la partie Ouest "ELAINE 10",

les viêts tiennent les trois quart du point d'appui.

 

5 Heures:

cette fois le gong a sonné.

 

" A 8 Heures, je fus atteint d'une balle dans le tibia et immobilisé.Avec une patte casée, je me suis traîné hors des tranchées car je me doutais que notre artillerie et l'aviation bombarder la position. bien m'en prit.

Explique le Cpt TRAPP.

 

 

9 Heures:

Les artilleurs ennemis ont fini par les localiser.

Ils ont tourné dans leur direction les tubes multiples des orgues de Staline.

Maintenant, sur eux, autour d'eux pleuvent les torpilles qui arrivent dans un hurlement

 d'apocalype, soulevant des monceaux de terre, des débris de bois et de métal,

des lambeaux de chair.

 

Le dernier blockaus tenu par le Bataillon tombe sur "ELAINE 10".

Tous les "ELIANES HAUTS" sont tombées.

La bataille se poursuit jusqu'à midi sur les "ELAINE BAS".

Les paras se démentent, seuls au milieu d'un monde qui s'écroule.

Deux autres rescapés les ont rejoints, à travers les paquets d'ennemis

entassés sur les points d'appui de la plaine.

 

Le Lt BAILLY du 8e choc qui vient "ELIANE 10"  et qui n'a pu y arriver

et le Lt DATIN qui a faussé compagnie au docteur  GRAWIN.

Cris, déflagration hurlements.

 

Le LT LEBOUDEC se retourne, deux hommes ont disparu dans un cratère,

avalés par la poussière et les gravats.

Les Lts LEBOUDEC et BAILLY  rampent jusqu'au trou, enlèvent la terre avec leurs ongles.

Ils dégagent  d'abord le C/F GARANGER,

il est mort face à l'ennemi son visage terreux respire la paix.

Le second, c'est CRUZILLE, maculé, déchiré, sanglant mais vivant.

L'oeil égaré, il se dégage, se dresse debout face aux viêts et hurle des imprécations.

 

"On va te ramener au PC" dit LEBOUDEC

Les torpillent pleuvent sans répit malmenant les tympans, criblant les vêtements

Mais les paras ne sentent plus rien, ils sont dans un état second, livrant le dernier baroud.

BAILLY vient d'être blessé sa jambe est broyée.

LEBOUDEC a l'avant-bras  emporté par un obus ou une grenade.

BOH de la 2e déjà blessé dans la nuit, gît, le dos criblé de shrapnells.

Des dix paras, ne restent que DUVAL et CLERC.

 

Sous les tirs viêts DUVAL est CLERC effectuent le portage de leurs blessés jusqu'au PC

Au bord de la rivière, pour cela,

souvent ils sont obligés de déposer les blessés pour dégager la route à la grenade.


 

 

10 Heures:

ELIANE 4 tombe.

 

11 Heures:

ELIANE 3 tombe.

LEBOUDEC a exigé d'être évacué le dernier, est ramassé par des brancardiers viêts.

Un, puis dix, puis mille combattant ennemis se ruent vers les positions française

ces jeunes soldats, pieds nus et le pantalon retroussé à mi-cuisse, laissent

déborder leur joie pas tellement parce qu'ils ont vaincu,

mais surtout parce qu'ils sont en vie.

 

Les Français se sont rendus, certains viêts toute fois manquent de sang-froid,

En sortant de l'abri qu'il partage avec le srgt-chef VALETTE

le LT SALAMENS est abattu à bout portant par un viêts trop nerveux.

 

14 Heures:

Les viêts bordent la rivière NAM YOU sur la rive Est.

 

16 Heures:

L'attaque reprend sur la face Ouest du dispositif.

Début des destruction des ouvrages et du matériel.

 

16 Heures 30:

Les collines à l'Est sont tombées.

Sur ELIANE 12,

Le Lt Allaire accueille des rescapés d'" ELAINE 10"

le Srgt RIHLAC et le S/Lt HERRAUD.

 

" Nous sommes en première ligne constate le Lt ALLAIRE.

Derière nous, vers les "CLAUDINE",

ça ferraille encore mais notre avenir est fragile.

Le Cdt THOMAS ne répond plus, le Capitaine TRAPP non plus

Sur le channel du 6, je ne trouve plus personne."

 

"BRUNO  de ALLAIRE"

"Vous me recevez ?"

"ALLAIRE ici BRUNO, qu'est-ce que tu deviens ?"

"J'ai le dos à l'oued BRUNO, on se mouille les pieds et on se tire."

"Négatif, c'est râpé"

"Comment ?"

"C'est râpé, c'est foutu"

"Il me faut un ordre écrit"

Le Lt ALLAIRE ordonne au 1er classe LEBRUN son radio de traverser

la NAM YOU pour aller chercher l'ordre en question.

Ils plongent, traverse la rivière à la nage sous le feu d'une arme automatique

qui le prend d'enfilade.

 

17 Heures:

Il revient avec l'ordre. Une simple feuille quelques lignes de BRUNO,

 

Sans le commenter,

le Lt ALLAIRE glisse le message dans le poche arrière droite de son pantalon.

Et jamais les viêts ne font fouiller cette poche.

( Info du Colonel ALLAIRE.)

D'un regard circulaire, il embrasse sa position et s'apprête à exécuter.

Maintenant il est couvert:

Pour augmenter la portée de nos mortiers,

dit-il, nous disposions de charges que nous glissions sous les ailettes,

mais depuis plusieurs semaines, elle ne servaient à rien car les appuis que nous fournissions ne dépassaient pas 300 métres.

La veille encore avions tiré à 100 métres à peines.

Je fais remplir les tubes de 81 de relais jusqu'à le gueule et une grenade dégoupillée est glisée à l'intérieur. Les armes subissent le même sort."

 

 

17 Heures 30:

La cuvette est de plus en plus calme.

Quelques explosions, le sabotage des armes lourdes, trouent le silence.

 

"BRUNO de ALLAIRE"

"BRUNO, écoute."

"Ils arrivent sans tirer, au revoir je fais sauter mon poste."

"Adieu, fils, à bientôt."

Les viêts atteignent la rivière,

ils marchent le long des tranchées dans lesquelles ils sont installés.

C'est la fin.

 

Pour BIGEARD C'est la fin.

"Des soldats enfin plutôt,

des gamins, 17, 18 ans les sortent des tranchées et les poussent vers le Nord."

Après 56 jours d'un vacarme étourdissant, un silence irrél,

un immense silence pesant et triste recouvrit le camp désormais tristement

célèbre cuvette d'une chape de plomb, invisible mais tellement réelle.

 

Le Cpt LEPAGE:

" Ce qui nous frappe, c'est le silence. Depuis 56 jours,

nous vivions dans le vacarme et soudain, plus rien!"

 

Pour le Lt ALLAIRE, qui vient de passer sur la rive droite,

"Le silence qui régne sur la vallée est assourdissant."

 

Le caporal RIVET:

"Oui vraiment ... impréssionnant ce silence."

 

Le Sergent RILHAC

" Et ce calme... il y avait bien longtemps que nous n'avions pas vécu un tel silence!

Pas de bruit d'arme automatique, pas d'explosion, un calme inquiétant même."

 

 

17 Heures 30:

Le dernier message en provenance du camp est émis

DIEN BIEN PHU NE REPOND PLUS.

 

 

 

 

 

21 Heures:

"ISABELLE" aprés avoir subi un violent harcèlement de toute la journée est attaqué

 

23 Heures:

"ISABELLE" essaye une sortie en masse et fait sauter ses dépôts et ouvrages.

 

 

 

EFFECTIF BATAILLON porté prisonnier à DIEN BIEN PHU

à la date du 8 MAI 1954.

 

 

Officier S/Officiers Troupes Total
Européens Européens/Autochtones Européens/Autochtones
Européens/Autochtones
16
55 / 7
143 / 270

214 / 277 soit 491 parachutistes.

 

 

 

 

 

Du 12 Août 1952 au 7 Mai 1954,

 

 

Un état définitif des pertes de 819 hommes,

qui se répartit en

160 tués,

536 blesses,

123 disparus.

 

 

L'impact de la présence du Bataillon du 16 Mars au 7 Mai.

 

613 parachutistes ont sauté

à DIEN BIEN PHU et son activité tout au long de la bataille

explique le nombre aussi élevés des pertes.

-120 tués,

-367 blessés,

-31 disparus.

 

 

 

 

 

 

Si le 6éme B.P.C. disparaît administrativement,

les parachutistes du bataillon, comme l'ensemble des unités combattantes

à DIEN BIEN PHU, affrontent d'autres souffrances,

celles de la captivité dans les camps vietminh.

La longue marche vers les camps de rééducation de l'armée populaire

vietnamienne ne fait que débute.

 

Après 56 jours de combats sans répit,

les soldats doivent parcourir plusieurs centaines de kilomètres

dans la jungle avec pour toute nourriture quelques grammes de riz..

Ainsi ils sont encore nombreux à perdre la vie au détour d'une piste perdue

dans la jungle au nom de l'idéologie marxiste-léniniste.

 

Cet enfer, les anciens ne l'ont toujours pas oublié.

La rancune est tenace envers un ennemi qui a su mettre en oeuvre

pour annihilé toute dignité humaine.

 

Pour les anciens, ce sentiment d'amertume existe

également du fait de l'attitude de la FRANCE et de son gouvernement.

Les anciens se définissent eux-mêmes comme des "laissés pour compte".

Alors messieurs respect à vous,

votre histoire ne sera jamais oubliée, ce site et là pour ça...