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Le témoignage d'un Para qui était sur le terrain

et qui a souffert dans sa chair et dans son Cœur.

 

 

 

Henri Knoppik, 6 BPC 11éme Compagnie 2éme Commando.

 

 

 

 

" Pour mon engagement,

j'étais d'une famille de militaire,

à 18 ans j'ai été breveté Para près militaire

et je voulais faire carrière et voilà.

 

J'étais lance-grenades à la 11Cie 2e Cdo aux ordres du Lt Lepage,

au cours de la retraite de Tu-lé.



Le soir du 15 octobre vers 20 heures,

le Capitaine Tourret déboule au Séminaire notre casernement et déclare

"Préparez-vous, demain opération aéroportée départ vers 6 heures"

Et voilà nous ne savions pas où nous allions.

C'était l'aventure qui commençait.

Je n'ai su qu'une fois libéré

que c'était le poste de Tu-lé.



Il n'y a pas eu de préparation spéciale.

Dans l'avion nous étions une vingtaine.

Une fois le vol et le saut effectué

Je venais de toucher le sol et je commence à replier

mon parachute, soudain j'entends " Garde à vous"

supris je lève les yeux et je vois Hauser Gilbert en torche,

mais à quoi peut-être 40 mètres du sol son autre parachute s'ouvre...

 

La compagnie occupe un piton N.O de Tu-lé.

Le lendemain nous allons nous installer à l'Est de la NAM PANG,

ce piton était tellement raide que nous l'avons grimpé à 4 pattes.

 

Le commando était tout en haut.

Nous n'avons pas été engagés dans les combats du 20,

L'ordre était de ne pas bouger et de rester camouflé.

Nous étions en réserve en cas de coup dur.

La nuit les combats sont furieux : Un enfer.

Au moment du repli nous sommes descendus les derniers

juste devant nous la 6e CIP.

 

 

 


 

Dans le col Kao Pha,

La 6 CIP aurait dû nous attendre et nous couvrir ce qui n'a pas été le cas,

car nous la 11Cie pour arriver en haut du col,

nous avons escaladé des rizières en escalier de 1 mètre de haut et 2 mètres de profondeur.

Lorsque nous sommes arrivés au sommet le Viet Minh nous attendais.

Nous étions seuls,

nous avons été abandonnés à notre sort.



Je suis tombé nez à nez avec un Viet,

je me suis échappé dans un fossé mais hélas le Viet m'a rattrapé

il me tenait en joue j'avais sur moi encore quelques grenades mon Mas 49 et ma Tap,

j'ai cru ma dernière heure arriver mais soudain un autre Viet lui a donné un ordre

et il a baissé son arme et m'a retiré tout même ma montre

il me reste juste ma chemise et mon pantalon.

 

Bigeard avait dit " La bandera de Tu-lé",

pour moi je dirais plutôt " La débandade de la 6e CIP."


J'étais blessé au genou mais cela était superficiel avec le temps cela c'est arrangé.

Ils nous ont attaché ensemble les mains dans le dos avec une corde qui nous séparais d'un mètre

entre chaque prisonnier et cela pendant 8 jours,

jusqu'à ce qu'on sorte de la zone des combats.

Puis pieds nus il nous emmène près de la Frontière de Chine.

Construire notre Camp le 114.

3 mois après la construction du Camp 113 celui de Boudarel.

 



 

 

J'aurais pu comme quelques-uns faire croire que je retournais ma veste

et être libéré mais non à aucun moment j'aurais fait ça.

Mais tous les jours Boudarel venait et on avait droit à

"Vous êtes des impérialistes vous méritez pas la clémence de l'oncle O."

puis fin 1953 il y a eu la construction du Camp 122, Jusqu'au début 1954.

 

 

Ces camps vietminh furent en réalité de véritables camps d'extermination

car plus de 71% des prisonniers ne revinrent jamais.

Sur la soixantaine d'hommes du groupe d'Henri seuls Quinze sont rentrés vivants.

 

5 seront libéré en Avril 53,

Banier Gaston, Dequirez André, Joniau Pierre, Neel Michel.

 

5 autres en Décembre 1953,

 

Les 5 "irréductibles"

le 31Aout 54

Debayle Roger, Frigola Louis, Knoppik Henri, Legoullon George, Moisson Paul.

 

L'histoire jugera...

 

 

Pendant mes 2 ans de captivité j'étais comme somnambule essayez d'imaginer le 20 octobre,

prisonnier des viéts et le 24 octobre j'avais 20 ans,

et je me trouvais à 13.000 KM de la France .

C'est vrai que si cela avait été une autre compagnie genre la 12,

je ne pense pas que cela serait arrivé car à la 6éme CIP,

il y avait que des jeunes autochtones encadrés par des européens .

Je sais qu'un Sergent les avait menacés avec le fusil de rester,

il n'y avait plus personnes donc les Viets se sont installés.

 

A Tu-lé,

rappelez -vous que nous étions que 660 parachutistes et qu'en face il y avait 3 divisions soient 12.000 hommes.

Bigeard avait décidé d'attendre les rescapés de Gia-hoi et les postes aux alentours,

normalement nous aurions dû partir au matin

nous ne partirons que vers 17h et bien sûr pendant ce temps les viets vont avoir le temps de s'organiser.

 

 

 

 

Quand le Lt Roux est repassé au même endroit il y avait encore certains de nos camarades,

qui crevaient en gémissant ils les avaient laissés là comme des bêtes ." La soutane noire" le livre

Lorsque DBP est tombé nos gardiens nous ont dit de préparer nos bagages nous allions partir.

Quel bagage ? on n'avait plus rien juste nos vêtements que nous portions depuis le début.

Je voudrais préciser , lors de ma capture ma boule de riz m'était "servie"

dans ma casquette et dans le fond , je m'étais un morceau de feuille de bananier et cela dure plusieurs mois .

 

Août 1954 on est parti sur Vetri, je fus libéré le 31 août 1954,

là-bas quelques jours avant les viets nous avait donné

des vétements neufs et nourris un peu plus pour paraitre,

" Présentable".

 

Une fois libéré on m'a demandé si je voulais rentrer par avion ou par bâteau.

J'ai pris le bâteau 3 semaines de mer, pour essayer de refaire surface.

Me reposer avant de retrouver ma mére.

 

 

 

début Octobre retour en France souvenirs douloureux encore aujourd'hui.

J'étais dégoûté de toute l'armée.



C'est vrai, vous avez raison la 11 a rarement été mise en vedette, la raison ? je n'en ai aucune idée.

Lepage un très bon Lt, au début il paraissait autain mais ensuite un cœur d'or et sympa avec le temps.

Leroy aussi, on les aurait suivis au bout du monde."

 

 

 

Henri Knoppik né le 24 Octobre 1932 à Homécourt (54)

Stage para préparation militaire Mai 1951.

Engagé volontaire

au titre de la 1er Demi Brigade Coloniale de Commando Parachutistes

à Vannes Morbihan.

Le 26 Septembre 1951, affecté au 6éme BPC à St Brieuc.

Grade 2éme Classe.

et capturé par le Viêt-Minh lors du repli de Tu-lé le 20 Octobre 1952.

une longue marche il construit le camp 114

puis le 113 et pour finir le camp 122.

 

 

Un autre site est consacrée à Henri Knoppik, je vous le conseil.

 

AVEC BIGEARD A TULE - Le blog de jean-victor (over-blog.com)

 

 

J'avais à cœur de parler de la 11, car pour moi cette compagnie

mérite d'être mise en avant comme les autres.

et pour en parler j'ai eu la chance et l'honneur de m'entretenir

avec un Monsieur d'une grande classe.

Je tiens à remercier Mr Knoppik, pour son accueil et l'évocation de ses souvenirs.

 

 

 

 

 

 

 

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